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La bataille entre Châteauguay et l’un de ses conseillers se poursuit

le vendredi 15 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 15 mai 2015
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

La Ville de Châteauguay a déposé une poursuite en Cour supérieure du Québec contre le conseiller Mike Gendron, a qui elle reproche un manque de transparence.

Selon la Ville, M. Gendron n’aurait pas déclaré être le propriétaire d’un immeuble à Châteauguay, qu’il a acquis par l’entremise de son entreprise Gestion Mike Gendron inc., duquel il est l’unique actionnaire.

«C’est le principal point de litige, commente la mairesse Nathalie Simon qui parle d’une «question d’éthique». M. Gendron soutient qu’il n’a pas besoin d’inscrire ces informations dans sa déclaration d’intérêts pécuniaires, alors que nous pensons le contraire. Selon nous, dans un souci de transparence, le citoyen a le droit de connaître les liens d’affaires d’un conseiller.»


Tel que le rapportait le journal Le Soleil de Châteauguay l’année dernière, la Ville s'est d'abord adressée à la Commission municipale du Québec après qu’un citoyen ait fait remarquer, lors d’une réunion du conseil municipal de juillet 2013, que la déclaration d’intérêts pécuniaires d’un conseiller était, à ses yeux, incomplète.

Or dans un jugement émis en novembre 2014, la demande d’enquête de la Ville a été rejetée par la Commission municipale, puisque le dossier n’était pas de son ressort mais de celui de la Cour supérieure du Québec.


Cette poursuite en Cour supérieure, pour laquelle une résolution a été votée en assemblée il y a quelques mois, n’est donc «que la suite des choses», répond Mme Simon. «Ce n’est pas à nous de trancher sur une question d’éthique. Nous espérons donc que la Cour puisse déterminer plus clairement ce qui doit être inscrit dans la déclaration d’un conseiller», dit-elle.

Les citoyens «perdants»


De son côté, le conseiller Gendron déplore le temps et l’argent que la Ville dépense aux frais des contribuables pour un «détail technique». «Je suis le seul conseiller à avoir rempli ma déclaration avec un avocat, et je continue de croire que tout a été fait dans les règles de l’art. On verra qui a raison à la fin, mais je trouve que ce sont les citoyens qui perdent le plus dans tout ça», a-t-il dit au Journal.


S’il perd la bataille, le conseiller pourrait, comme le prévoit la loi, être destitué et ne pouvoir se représenter à de nouvelles élections pour cinq ans.