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La Chambre de commerce demande la levée du boycott

le vendredi 04 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 04 septembre 2015
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La Chambre de commerce du Grand Châteauguay demande au conseil de bande de Kahnawake de cesser l’appel au boycott des commerces de Châteauguay.

À l’annonce du boycott, à la fin du mois de juillet, la Chambre de commerce, par la voix de sa présidente Josée Mailloux, affirmait ne pas être inquiète quant aux répercussions d’un tel geste de la part de Kahnawake. Quelques semaines plus tard, la situation a changé. «On répond, au nom de nos membres, à la lettre que le conseil mohawk nous a envoyée, explique la directrice générale de la Chambre de commerce, Isabelle Poirier. Certains commerçants nous ont dit qu’ils commencent à sentir un impact. On surveille aussi beaucoup ce qui se passe sur les réseaux sociaux et ça se parle beaucoup.»

La Chambre de commerce est d’avis que ses membres ne sont «que des victimes innocentes d’un débat qui n’est pas le leur».

Mme Poirier précise que la Chambre de commerce du Grand Châteauguay souhaite un développement harmonieux des abords de l’autoroute 30 et qu’il soit bénéfique tant pour les entreprises de la région de Châteauguay que celles à Kahnawake.

«On demande aux parties impliquées dans ce dossier de s’asseoir ensemble et de reprendre les discussions», mentionne-t-elle.

Depuis la fin du mois de juillet, le conseil de bande de Kahnawake demande à sa communauté de boycotter les entreprises châteauguoises pour mettre de la pression dans un dossier de transfert de terres le long de l’autoroute 30.

La levée de la poursuite d'abord, dit Norton

Informé de la demande de la Chambre de commerce du Grand Châteauguay de cesser le boycott des entreprises châteauguoises, le Grand chef de Kahnawake n’entend pas plier tant que la poursuite des villes contre le gouvernement du Québec mettant en cause la réserve ne sera pas abandonnée.

«La Chambre de commerce nous demande de s’asseoir et de négocier. Je ne peux pas négocier avec quelqu’un qui me poursuit», rétorque le Grand chef de Kahnawake Joe Norton en entrevue. En 2013, les villes de Châteauguay, Saint-Isidore, Saint-Constant et Sainte-Catherine ont entrepris des démarches juridiques contre le gouvernement du Québec pour bloquer le transfert de terres le long de l’autoroute 30 à la communauté autochtone.

M. Norton affirme que tant que la poursuite ne sera pas abandonnée, il ne discutera pas avec les villes impliquées dans ce litige. Advenant un abandon des démarches légales, il assure que l’appel au boycott serait levé.

«La Chambre de commerce pleure en disant que les commerçants sont d’innocentes victimes. C’est de la bullshit. Les commerçants sont aussi des citoyens. Ils ont voté pour elle (la mairesse Nathalie Simon). Qu’ils aillent lui dire de retirer la poursuite», renchérit le Grand chef.

L’appel au boycott ne fait pas l’unanimité dans la communauté mohawk. Plusieurs résidents ont affirmé ne pas suivre la directive de leur chef. «Il y en a plus qui sont en faveur de cet engagement que le contraire», croit M. Norton. À lui seul, le boycott pour tout ce qui touche aux opérations du conseil de bande de Kahnawake représente des millions de dollars, selon le Grand chef.