Actualités

La police met les jeunes en garde contre le sextage

le lundi 15 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 15 mai 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les adolescents de la région n’échappent pas au phénomène du sextage. La police et les écoles assurent agir pour les sensibiliser aux dangers auxquels s’exposent les adeptes.

«Le sextage est un phénomène bien réel et préoccupant», confirme l’agente Nathalie Langevin, de la police de Châteauguay. Le service est à même de mesurer l’importance de cette pratique puisque ses policiers sont très présents dans les écoles de son territoire, rappelle Nathalie Langevin. Et ils abordent la question avec les jeunes. «Nous multiplions les interventions de sensibilisation et de prévention en présentant des programmes adaptés au milieu scolaire afin d’éduquer et exposer aux jeunes, les conséquences de leurs gestes», fait part la policière.

Graves conséquences

Le partage de photos à caractère sexuel peut avoir de graves répercussions chez la personne présentée. «Nous sommes en mesure de constater les « dégâts » causés par le sextage dans le milieu scolaire. Il y a des conséquences psychologiques, sociales et même physiques vécues par les victimes», témoigne l’agente Langevin.

Criminel

Ceux qui possèdent ou partagent des photos osées de mineurs dans leur téléphone, tablette ou ordinateur risquent de se retrouver devant un juge. «Il faut retenir que les adolescents peuvent faire face à des conséquences légales, accusations criminelles, dès l’âge de 12 ans», souligne Nathalie Langevin.

 

Accusations possibles

 ·      Distribution de pornographie juvénile : un jeune qui transfère, possède ou accède à tout contenu où figure une personne mineure qui expose, dans un but sexuel, ses seins, ses organes sexuels ou sa région anale

·        Libelle diffamatoire : publier sans justification, quelque chose de nature à nuire à la réputation de quelqu’un en l’exposant à la haine, au mépris ou au ridicule

·        Intimidation : si la menace ou la violence sont utilisées dans le but de forcer une personne à faire quelque chose qu’elle a le droit de faire ou non

·        Harcèlement criminel : le fait de suivre une personne à répétition, communiquer avec elle de manière répétée, la surveiller ou la menacer et si cette personne craint pour sa sécurité ou celle d’une autre personne

(Source : police de Châteauguay)

 

C’est quoi le «sextage»

«Croisement du mot « sexe » et « textage », c’est l’action de créer et de transmettre ou de partager des messages sexuellement explicites, des photos ou des vidéos de nudité partielle ou totale au moyen d’un cellulaire, d’internet ou de tout autre dispositif de communication», informe la policière Nathalie Langevin.

Écoles «très sensibles»

«La CSDGS et ses écoles sont très sensibles à ce phénomène inquiétant. Nos écoles font de la prévention et de la sensibilisation auprès de leurs élèves pour leur rappeler notamment de faire attention à ce qu’ils publient ou partagent sur les réseaux sociaux, de ne pas envoyer ou partager des photos intimes, que le sextage peut avoir des conséquences désastreuses, qu’il s’agit d’un acte criminel, etc. Nos intervenants collaborent étroitement avec les trois services de police sur notre territoire ainsi que les organismes de la région, et font appel à leur service, au besoin», fait part Mylène Godin, Régisseur, Secteur des communications à la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries.

Élèves et parents interpellés

À la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands, les élèves sont sensibilisés aux dangers des sextos par les policiers scolaires et la psychoéducatrice, indique la porte-parole Geneviève Rochon. «On leur parle de la loi. On leur fait comprendre dans quelles situations ça peut mener», indique-t-elle. Les jeunes avec des problèmes liés au sextage peuvent aussi obtenir de l’aide auprès de ces intervenants, ajoute-t-elle. Des présentations sont égalements offertes aux parents pour les sensibiliser au phénomène.