Économie

La publicité à l'ère du papier, des mots-clés et du téléphone intelligent

le mercredi 10 octobre 2018
Modifié à 18 h 32 min le 10 octobre 2018
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Les canaux de communication se sont multipliés ces dernières années pour rejoindre les consommateurs. Journaux papier, sites web, réseaux sociaux, radio, prospectus, tablette, téléphone, affichage, chaque créneau a ses adeptes. «Si tu veux rejoindre tout le monde, il faut que tu sois partout. Il faut multiplier les plateformes», conseille Judith Cailhier, directrice principale stratégie marketing chez Gravité Média, propriétaire de L’Information d’affaires Rive-Sud et du Soleil de Châteauguay. À lire aussi : Bons et mauvais coups de marketing selon un expert en la matière Avec ses journaux imprimés et son agence de marketing, l’entreprise permet de jouer sur tous les tableaux, fait valoir Mme Cailhier. «Je vais prêcher pour ma paroisse mais nous sommes les seuls en mesure d’offrir tout l’éventail de produits», dit-elle. Pubs high-tech Dans la panoplie de médias, le téléphone est le nerf de la guerre, estime Mme Cailhier. «Les gens l’ont toujours sur eux», observe-t-elle. Le petit ordinateur connecté au reste de la planète et localisable permet aux commerçants de faire de la publicité en fonction d’un lieu, ce qui s’appelle le «géofencing». «C’est ultra local. On peut envoyer une publicité à des gens dans un endroit très précis. Par exemple, pour un commerçant d’articles de sport, ça peut être un terrain de soccer», explique-t-elle. Une infolettre permet aussi de cibler les consommateurs en fonction de critères précis. «Une animalerie peut par exemple viser les propriétaires de chiens», note Mme Cailhier. Les liens qui apparaissent lorsqu’on effectue une recherche dans Google ne sont pas le fruit du hasard. Avec la formule «Google AdWords», les marchands peuvent acheter des mots-clés pour mieux figurer dans la liste des résultats, fait part Judith Cailhier. Jadis, les publicités animées étaient réservées à la télé. Avec internet, la formule s’est démocratisée. Elle est à la portée de tous les commerces et le public en redemande. «Il y a un vif intérêt pour la vidéo. Les gens en veulent. Ils aiment en regarder», témoigne Mme Cailhier. Nouvelle forme En plus des médias, la façon de s’adresser au consommateur change. «Par exemple, au lieu d’annoncer une laveuse en spécial, un marchand peut offrir cinq conseils pour acheter un appareil qui va durer, passer le message qu’il est un expert», dit-elle. Éducation à faire Le marketing virtuel n’est cependant pas encore ancré dans les mœurs commerciales. «Il y a de l’éducation à faire. Une campagne sur internet, c’est moins tangible qu’une page dans le journal», affirme Mme Cailhier. Plusieurs, dit-elle, ne sont pas conscients de l’impact que peuvent avoir un site internet ou des commentaires sur les réseaux sociaux. «Ça prend un bon site internet. Si c’est tout croche et que ce n’est pas agréable à naviguer, les gens ne viendront pas, souligne-t-elle. Mais il y a encore des clients qui croient que ce n’est pas pertinent.» Beaucoup de commerçants, déplore-t-elle, n’accorde pas assez d’importance aux écrits des internautes. «Il faut répondre même si c’est négatif. Ça montre que tu te soucies de tes clients.» Répétition La technologie et les produits évoluent et changent à grande vitesse mais un principe de base ne se dément pas en publicité . «Il faut miser sur la répétition», assure Mme Cailhier. En guise d’exemple, elle pointe l’entreprise aux arches jaunes. «Tout le monde connaît MacDonald’s. Pourtant l’entreprise est super active. Parce que le jour où le consommateur a envie d’un hamburger, il faut qu’il pense à McDonald’s», illustre l’experte en marketing.   [caption id="attachment_50736" align="alignleft" width="271"] Il est possible de faire apparaître une publicité dans les téléphones de gens se trouvant dans une zone précise. À l'adresse d'un concurrent, par exemple, où un lieu de rassemblement pour un festival ou autre.[/caption]