Tribune libre

Quand un journaliste dénigre sa propre langue

le vendredi 18 mai 2018
Modifié à 7 h 28 min le 18 mai 2018
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

C’est connu : le mauvais ouvrier ne trouve jamais le bon outil. (L'auteur réagit au billet publié dans Le Soleil du 9 mai À cause du français, genre ) Quand un « journaliste » dénigre sa propre langue, celle-là même qui lui sert d’outil et lui permet de gagner sa vie ; quand il se permet de remettre en question les fondements même de la langue française, trouvant celle-ci bourrée d’incohérences et d’aberrations, on peut alors se poser de sérieuses questions non pas sur la qualité de la langue mais sur celle du journaliste. Cette langue qu’on fustige n’est pas née d’hier. Des millions d’êtres humains à travers le monde et à travers les siècles l’ont apprivoisée et dorlotée avec fierté et respect.  Voilà qu’elle n’est plus au goût de « monsieur ». À cause de sa spécificité et de son raffinement rare elle a brillé dans les cours les plus prestigieuses de la planète ainsi que dans les centres culturels du monde civilisé.  Elle ne fait plus le bonheur de « monsieur ». Si certains de nos jeunes éprouvent de la difficulté en français ce n’est pas à cause des « imperfections » de la langue mais plutôt à cause de la PARESSE intellectuelle qui les habite. Que va-t-on faire alors avec les mathématiques, la physique, les sciences en général, qui comportent aussi leurs lots de difficultés ? Et oui ! C’est connu : pour réussir dans n’importe quel domaine il faut du courage et de la persévérance. J’ai appris l’espagnol, le français, l’anglais avec un émerveillement inouï, découvrant à chaque fois des trésors de subtilités.  J’ai étudié le latin, l’italien, l’arabe… pour le seul plaisir d’apprendre. Évoquons pour terminer ces paroles pleines de sagesse qui nous viennent de Sacha Guitry : « Ça ne se donne pas, les leçons, ça se prend ». Volta Ramirez, Châteauguay (Note de Michel Thibault : Les «outils» évoluent et se modernisent. On ne bâtit pas le nouveau pont Champlain avec un bon feu, marteau, enclume et soufflet. La langue française a elle-même connue plusieurs modifications au fil du temps. Extrait d'un texte que les intéressés peuvent lire en entier sur le site de l'Office de la langue française : Il y a eu plusieurs réformes et tentatives de réformes dans l’histoire de l’orthographe française, certaines ayant connu plus de succès que d’autres. Par exemple, en 1542, le grammairien L. Meigret a proposé de rapprocher l’orthographe de la prononciation.  À lire aussi : Diplomation, on n'est pas plus cruchons La foi, le foie, la fois, vrai que c'est compliqué le français