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Le blé d’Inde est en retard mais n’est pas moins sucré

le vendredi 04 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 04 août 2017
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

AGRICULTURE. La pluie abondante et les températures sous les normales de saison depuis le début du printemps et de l’été ont donné du fil à retorde aux producteurs maraîchers de la région en particulier dans le cas du blé d’Inde.

«Tout le monde est en retard d’au moins deux ou trois semaines, indique Guillaume Benoît-Potvin, producteur de maïs de Sainte-Martine. On avait de la misère à semer à cause de la pluie et on devait tout le temps aller dans le champ pour s’assurer que les semis n’étaient pas pourris», soutient-il. Ses deux hectares de terre agricole sont situés à Saint-Isidore. En 15 ans dans le domaine, le cultivateur n’avait jamais rien vu de tel. En temps normal, un consommateur peut se procurer une poche pour environ 20$, rend-il compte. Au cours des dernières semaines, il devait vendre sa douzaine à 8 $ pour compenser le prix de la poche qu’il achetait à 33$ au marché central à Montréal d’un agriculteur de l’Assomption. «Il a une terre sablonneuse et utilise du plastique pour ses rangs de semis et en plus il met des bâches de tissu la nuit pour garder la terre au chaud. C’est plus cher produire du maïs comme ça», illustre-t-il. Ce retard n’aurait pas d’impact sur la qualité du produit, selon Guillaume Benoît-Potvin. Son maïs est très bon et sucré, croit-il. «Avec les températures fraîches qu’on a eues, c’est même bénéfique pour le maïs sucré parce qu’il l’est encore plus», fait-il valoir.

Pour sa part, Michael Continelli, propriétaire du commerce Fruits et Légumes Mercier, considère que ce n’est pas un gros retard pour le maïs. «C’est sûr que les clients en demandaient beaucoup, mais quand tu leur expliques que nous ne voulons pas vendre un épi de maïs pas sucré et pas goûteux, ils comprennent. Le blé d’Inde est arrivé il y a une semaine et les clients sont bien contents. Ils oublient assez vite que le maïs a été en retard», commente-t-il.

Du blé d’Inde à la rentrée

C’est seulement vers la mi-août que les consommateurs pourront profiter de l’abondance du maïs sur le marché et des prix avantageux, indique André Plante, directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec. En temps normal, les premières récoltes d’épis arrivent à la première semaine de juillet et parfois à la dernière de juin dans certaines régions. «Ce qui est inquiétant, c’est que le maïs va être en abondance en septembre et, avec la rentrée, on craint que le consommateur soit moins au rendez-vous. On espère que les gens voudront profiter du bon maïs jusqu’à cette période», soutient-il. Le retard de cette année n’est pas chose fréquente dans le domaine maraîcher, précise-t-il. Les changements climatiques des dernières années ont plutôt été bénéfiques pour la production de fruits et légumes. «Ça aurait pu être plus catastrophique que ça, les gros secteurs de production n’ont pas été touchés», laisse-t-il entendre.

Ce que dit Bonduelle

Robert Deschamps, directeur agricole pour les usines d’alimentation Bonduelle du Québec, assure que cette saison n’aura pas d’impact sur le taux de rendement de la production du maïs. «Il y a un léger retard, mais il n’y a pas de baisse de volume», soutient-il.

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