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Le conseil de bande de Kahnawake dénonce l'intervention de la police en Ontario

le lundi 24 février 2020
Modifié à 15 h 33 min le 24 février 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Le conseil de bande de Kahnawake se dit «indigné et dégoûté» par l'intervention de la police provinciale de l'Ontario sur le territoire mohawk de Tyendinaga en matinée le lundi 24 février pour démanteler les barricades en bordure de rails à cet endroit.  La police provinciale ontarienne (OPP)a arrêté des manifestants en matinée à Tyendinaga et les barricades ont été levées. L'OPP avait donné un ultimatum de quitter les lieux le dimanche 23 février à 23 h 59,  deux semaines après le début de la barricade en bordure des rails du CN. «Les événements d'aujourd'hui ont eu lieu malgré le fait qu'une solution pourrait être imminente alors que les chefs héréditaires Wet'suwet'en travaillent avec les gouvernements provincial et fédéral», déplore le conseil élu de Kahnawake dans un communiqué. Le conseil de bande accuse le premier ministre du Canada Justin Trudeau d'être responsable de ces arrestations. M. Trudeau avait déclaré vendredi que les «barricades devaient être démantelées». «On peine à exprimer notre extrême déception devant l'absence de bonne foi de la part d'un premier ministre qui dit continuellement que la priorité de son gouvernement est d'améliorer ses relations avec les Premières nations», écrit le conseil de bande. Le conseil de bande est d'avis que l'usage de la force comporte des risques d'envenimer la situation. «C'est évident que l'utilisation d'injonctions et de la police envers les peuples autochtones, qui sont simplement en train défendre leur territoire de projets non-désirés, ne mènera pas à une résolution pacifique du problème», mentionne le conseil de bande. En réaction à cette intervention policière, des manifestants présents à la barricade des rails à Kahnawake, qui est d'ailleurs toujours en place, ont ralenti le trafic et bloqué momentanément l'accès au pont Mercier en matinée le lundi 24 février. Le grand chef de Kahnawake a fait un appel au calme sur les ondes de la radio de Kahnawake lundi avant-midi. La communauté mohawk de Kahnawake est invitée à une réunion d'urgence en soirée lundi pour faire le point sur la situation. Les écoliers mohawks retournent à la maison Les écoliers qui habitent à Kahnawake et qui fréquentent les écoles Saint-Wilibrord et Howard S. Billings à Châteauguay sont retournés à la maison en fin d'avant-midi le lundi 24 février dans la foulée des manifestations qui ont lieu sur le territoire mohawk. Selon le directeur de la commission scolaire New Frontiers, Rob Buttars, de nombreux parents ont commencé à venir récupérer leurs enfants à l'école en avant-midi à la suite de la courte manifestation au pont Mercier. «Beaucoup de parents préféraient que leurs enfants soient avec eux sur le territoire de Kahnawake», indique M. Buttars en entrevue. La commission scolaire a fourni un transport scolaire précoce aux élèves qui vivent dans la réserve.  La commission scolaire New Frontiers compte 145 élèves de Kahnawake qui fréquentent une école à Châteauguay. Les écoles primaires et secondaires de Kahnawake ont aussi fermé leurs portes en avant-midi . «En raison des ralentissements au pont Mercier, nous prenons des mesures préventives en renvoyant les élèves de toutes les écoles à Kahnawake à la maison», a indiqué le Kahnawake Education Center sur les médias sociaux.