Les 100 ans de la SAQ
Vous l’avez surement vu à la télé, dans les journaux ou sur le site de notre société d’état, la SAQ fête cette année ses 100 ans. Elle vient de publier une magnifique revue disponible dans ses succursales, intitulée « Le goût de partager depuis 1921 ». Celle-ci est très bien illustrée et regorge d’informations historiques des plus intéressantes de ses origines à aujourd’hui. Voici quelques faits qui m’étaient inconnus et que je trouve des plus intéressants. Dès 1916 en Alberta, au Manitoba et en Nouvelle-Écosse la prohibition est présente. Puis, en 1917, la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick adoptent une loi similaire. Au Québec, en 1919, il n’y a pas de prohibition dans l’ensemble de la province car la législation sur l’alcool est déléguée aux villes. Ainsi, près de 90% des villes et villages étaient des municipalités dites « sèches ». Par exemple, à Québec et à Trois-Rivières, aucune vente d’alcool n'était permise, mais pas à Montréal et à Hull. Cela explique peut-être qu’il y ait plus d’activités à Hull (Gatineau aujourd’hui) qu’à Ottawa! En 1920, avec l’arrivée au pouvoir de Louis-Alexandre Taschereau, le Québec décide plutôt de légiférer la vente d’alcool par l’État. Ceci amène en 1921 la création de la Commission des liqueurs. Donc, plutôt que d’interdire l’alcool, le gouvernement du Québec en contrôlera la vente et la distribution. Ce faisant, c’est le premier système de contrôle géré par un gouvernement en Amérique du Nord. Déjà, une société distincte? [caption id="attachment_103696" align="alignnone" width="639"] Liste de prix de la Commission des liqueurs en 1960[/caption] Puis, en 1961, la Commission des liqueurs devient la Régie des alcools avec deux mandats distincts soient : administrer les permis d’alcool et faire le commerce des boissons alcooliques au Québec. Il est important de souligner ici que le consommateur n’a pas accès aux « bouteilles de boissons » autant le vin que les spiritueux. Elles sont cachées aux yeux du client. C’est aussi cette même année que l’on « dévoile » les bouteilles aux clients, mais sans accès direct, on doit passer par un commis qui vous remettra lesdites bouteilles. Il faut attendre 1970 pour l’ouverture de la première succursale en libre-service à Sherbrooke. Finalement, en 1971, on sépare les deux mandats de la Régie des alcools en créant la Société des Alcools du Québec (SAQ) pour la vente des vins et spiritueux et la Commission du contrôle des permis d’alcool (ancêtre de la RACJ). J’arrête ici l’histoire de la SAQ, mais je vous recommande de mettre la main sur cette belle revue. Afin de souligner le 100e anniversaire de la SAQ, deux grands producteurs de vins, présents à la SAQ depuis plus de 50 ans, ont décidé de produire des vins en édition limitée pour l’occasion. Les voici :