Actualités

Les commissions scolaires confrontées à une «guerre de perceptions», selon la présidente de la CSDGS

le jeudi 03 octobre 2019
Modifié à 10 h 41 min le 03 octobre 2019
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La présidente de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS), Marie-Louise Kerneis, ne mâche pas ces mots au sujet du projet de loi du gouvernement du Québec d’abolir les élections scolaires et de transformer les commissions scolaires en centres de services. Elle juge la démarche inutile. «Qu’on nous appelle commission scolaire ou autre, on a toujours été des centres de services qui ont des responsabilités face à la loi, dit-elle. C’est une guerre de perceptions à savoir à quoi la commission scolaire sert, à quoi l’administration sert. Toute le monde dans son salon a son opinion parce qu’il est déjà allé à l’école. C’est un sujet hypersensible.» Elle rappelle du même coup que si les écoles ont choisi de se regrouper il y a plusieurs années sous une entité, c’est que ça répondait à un besoin et que celui-ci est encore d’actualité. «Le message qui est envoyé aux élèves présentement, c’est que l’éducation au Québec ne vaut rien et qu’ils sont entre les mains d’incompétents, ajoute-t-elle. Il est possible d’avoir une idée différente sur un sujet, mais je trouve ça triste d’utiliser des arguments destructeurs, dénigrants et rabaissants.» Pour elle, c’est une «chicane» qui ne contribue en rien à la mission des commissions scolaires qui est «de voir à la réussite des élèves». «J’ai rencontré une dizaine de ministres de l’Éducation au cours des ans, mentionne Mme Kerneis. Et on vient toujours à nous demander pourquoi les élèves anglophones réussissent mieux que les élèves francophones. C’est prouvé que l’appui de la communauté, parce que l’éducation est valorisée chez les anglophones, fait une différence.» Ainsi, le fait d’élire des administrateurs – dont quatre seulement issus de la communauté – plutôt que des commissaires au sein d’un conseil d’administration ne permettra pas d’augmenter le taux de réussite scolaire des écoles francophones, selon elle. Quant aux économies salariales, elle n’en voit pas. Le gouvernement les estime à 45 M$ sur 4 ans, ce qui est peu pour l’ensemble du budget du ministère de l’Éducation. Toutefois, l’économie permettrait d’offrir plus de services directs aux élèves.