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Les deux seules filles parmi 70 arbitres

le mercredi 24 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 24 février 2016
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Si les filles sont maintenant nombreuses à jouer au hockey, il reste un volet de ce sport où elles commencent à peine à faire leur place : l’arbitrage.

Sur les 70 arbitres de la zone Suroît, seulement 2 sont des filles et leur arrivée dans le groupe est récente. Camille Jacques et Sarah Manfred sont des pionnières.

Arbitre en chef de la zone, Robert Hurtubise est heureux qu’elles aient brisé la glace et il cherche à en recruter d’autres. «Il y a tellement de belles opportunités pour les filles arbitres. Elles ont la chance de faire de beaux tournois. Certaines vont aux Jeux olympiques», fait-il valoir.

Un rôle «très difficile»

À travers la province, seulement 5 % des arbitres sont de sexe féminin. Pourquoi les filles sont-elles si rares dans le chandail noir et blanc ? «C’est un rôle très difficile. Ça arrive que les arbitres se font crier après. C’est peut-être ça un peu», fait part M. Hurtubise.

Les parents

Ça prend une bonne carapace pour être arbitre, confirme Camille Jacques, qui en est à sa deuxième année dans cette fonction. «Les jeunes sont corrects avec nous. C’est plus les parents dans les estrades qui crient», exprime l’adolescente de 16 ans qui arbitre des parties de joueurs de calibre novice à pee wee, soit âgés de 7 à 13 ans.

«Les parents veulent que leurs enfants aient du succès. Ils n’aiment pas toujours nos décisions mais j’essaie de ne pas les écouter. Je sais que je fais bien ma job», dit Sarah Manfred, qui, elle, en est à sa première saison. «Quand on fait notre clinique d’arbitre, on apprend comment réagir en cas de conflit», précise la recrue âgée de 18 ans.

Les deux filles pratiquent aussi le sport elles-mêmes. «C’est une deuxième façon de voir le hockey», apprécie Camille Jacques.

Elle et sa collègue assurent adorer leur travail. «C’est le fun. J’aimerais ça monter à des niveaux plus hauts», affirme Camille. «J’aime le groupe. J’aime être sur la glace, être impliqué dans le sport», confie Sarah.

L’arbitrage leur permet de gagner un peu d’argent, soit environ une vingtaine de dollars par partie.

Avoir confiance en soi

Quels conseils donner à une amie qui serait intéressée à devenir arbitre ? «Je lui dirais de rester naturelle. De suivre sa propre opinion. Que ce n’est pas parce qu’un coach dit qu’il y a une pénalité que c’est une pénalité», expose Camille Jacques.

«Je lui dirais : essaie, tu vas aimer ça», dit Sarah Manfred.

 

Une minorité au Québec

Il y a environ 5000 arbitres de hockey au Québec. Entre 200 et 250 sont des femmes, selon Hockey Québec.