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Les élèves se surpassent à Brenda-Milner

le mercredi 01 juin 2022
Modifié à 15 h 22 min le 01 juin 2022
Par Jules Gauthier

jgauthier@gravitemedia.com

Jean-Marie a participé à ce défi collectif en compagnie de Ragda, son éducatrice. (Photo: Jules Gauthier)

L’école spécialisée Brenda-Milner à Châteauguay a organisé un marathon pour ses élèves atteints d’un handicap physique et mental afin de clôturer l’année scolaire en beauté le 26 mai. Ils ont su relever le défi avec brio en dépassant largement l’objectif commun qui était fixé.

« On a créé un petit parcours à l’extérieur et nos élèves ont pu faire faire un tour de l’école. Habituellement, la plupart sont en chaise roulante et là, certains se sont déplacés en marchette ou à pied à leur rythme », explique Michel Robert, directeur de l’école régionale Brenda-Milner. L’établissement accueille depuis 2019 des élèves handicapés, âgés de 4 à 21 ans, de niveau préscolaire, primaire et secondaire, présentant une déficience intellectuelle moyenne à sévère.

Selon lui, le but de cet évènement était de pousser les jeunes élèves à relever un défi physique qui les incitait à essayer une autre façon de se déplacer. Avec des marchettes adaptées pour chaque condition, de jeunes écoliers comme Jean-Marie, Nathan ou Ashley ont parcouru la plus grande distance qu’ils pouvaient avec l’aide du personnel et ce, sous le regard de quelques parents attentionnés.

Un défi collectif

L’idée de ce marathon collectif est venue de Ariane Hall, une ancienne stagiaire en éducation physique à Brenda-Milner. « J’ai eu un cours sur la différenciation pédagogique à l’université et je voulais faire un projet pour mes élèves afin qu’il puisse tous participer à un défi collectif physique », a-t-elle souligné.

De nombreuses écoles à travers la province organisent habituellement des courses à la fin de l’année scolaire. C’est ce qui a motivé Mme Hall à créer un évènement similaire adapté aux enfants avec un handicap physique et mental. Les 97 élèves ont ainsi réussi à fracasser l’objectif commun de 40 km en parcourant un total de 60,1 km. « C’était aussi une façon une belle façon de clôturer le mois de l’éducation physique », précise-t-elle.

Un vrai soulagement

Jonathan Morin, de Salaberry-de-Valleyfield, était présent sur place avec son fils Nathan, 14 ans, élève depuis maintenant trois ans à Brenda-Milner. « C’est une très bonne école, c’est vraiment un soulagement pour les parents d’avoir cet établissement-là. Ils les prennent en charge jusqu’à 21 ans, ce qui nous permet d’avoir la tête tranquille pour un bon bout », confie-t-il.

Le jeune homme allait auparavant dans des classes spéciales dans des écoles standards. Cela serait devenu plus difficile pour lui de faire son secondaire dans une école régulière concède M. Morin.

 

Jonathan Morin et son fils Nathan. (Photo: Le Soleil - Jules Gauthier)

De l’aide financière

L’implication de Daniel Moquin de la Fondation Daniel Moquin pour l’Espoir a permis au projet d’Ariane Hall de se concrétiser. Le philanthrope, lui-même handicapé par le syndrome de Guillain-Barré entre l’âge de 7 et 11 ans, a décidé de s’investir dans la région pour soutenir les enfants aux prises avec des limitations physique et intellectuel.

La fondation châteauguoise, qui s’occupe de remettre de l’argent à d’autres organismes venant en aide aux enfants handicapés, a donné 1500$ à l’école spécialisée pour l’achat de t-shirts, de décorations et de nourriture.

Pas de fermeture pour l’école

Alors que la plupart des établissements scolaires étaient fermées à un certain stade de la pandémie de Covid-19, l’école régionale Brenda-Milner a toujours été ouverte puisqu’elle était considérée comme un service essentiel par le gouvernement. Le directeur Michel Robert estime que l’année scolaire s’est relativement bien déroulée et que ses équipes ont su bien emboiter le pas pour maintenir les activités.

« Le principal enjeu je dirais a été celui du personnel, car ici, on compte autant d’employés que d’élèves. Les remplacements pouvaient devenir difficiles avec la Covid, explique-t-il. On devait impérativement remplacer une éducatrice spécialisée si elle tombait malade ».

Le directeur assure par le fait même qu’il y aura dans le futur, d’autres journées sportives comme celle qui vient d’avoir lieu. « C’était la première édition et je ne pense pas que ça sera la dernière! On a vu que les parents sont intéressés et il y a pleins d’autres idées qui nous viennent en tête, des projets vont s’enclencher c’est certain ».