Faits divers

Les pompiers de Châteauguay très heureux d'avoir pu sauver tous les résidents

le vendredi 25 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 25 mars 2016
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

«On est tous très heureux ici ce matin. Les astres étaient bien alignés. C’est quasiment un miracle que tous soient sauvés», a confié, vendredi, le chef aux opérations Luc Guérin, du Service de protection incendie de la Ville de Châteauguay.

«Tous» ce sont les occupants des 197 logements du complexe résidentiel Domaine des érables qui porte les adresses 129 et 131, boulevard Maple à Châteauguay. Une alarme de feu y a retenti à 21h45 jeudi soir.

Les gens pas sortis

Malgré l’alerte, les résidents sont restés dans l’immeuble, a déploré Luc Guérin. «Malheureusement, les gens ne sortent pas. La moitié était dans le hall à notre arrivée et les autres dans leur logement », a-t-il fait part.

Le feu était pris dans des espaces de remisage au sous-sol. La fumée se répandait dans le vaste immeuble. «Notre priorité numéro un c’est de sauver des vies. On devait s’assurer que le bâtiment soit vide», a souligné le chef aux opérations.

À 10 pompiers, au départ, pour 197 unités de logements, la commande était lourde. «À Montréal, c’est 100 pompiers qui arrivent lorsqu’il y a un incendie dans un édifice semblable», a noté Luc Guérin.

Une douzaine de villes des environs ont été appelées en renfort, a-t-il précisé, mais ça peut prendre une dizaine de minutes avant que les effectifs supplémentaires arrivent.

Sauvetage à grande échelle

Les pompiers ont fait sortir les résidents dans des conditions difficiles. Du nombre, plusieurs étaient âgés.

«Il y avait 40 logements près de l’incendie; 90 logements dans la fumée», a fait savoir M. Guérin. Les pompiers se faisaient interpeller : «Sauvez ma mère ! Elle est à telle adresse». «On comprend que quand c’est ta mère, tu veux la sauver en priorité. Mais nous, on a un protocole à suivre», a-t-il informé.

Des gens en détresse sont apparus sur des balcons. Les pompiers sont allés les chercher avec les grandes échelles. «Des gens perdaient connaissance dans nos bras», a observé le chef aux opérations.

Entre autres, une femme fraîchement opérée à une hanche a été sauvée au 4e étage. Pour l’atteindre, les pompiers ont placé une échelle aérienne dans le gazon, ce qui ne se fait normalement pas à cause des risques d’affaissement. «Le sol était gelé, ça aidait. Et il n’y avait pas de neige», a-t-il fait remarquer.

M. Guérin a déploré que des personnes à mobilité réduite logent au 4e étage. «On comprend que leur condition physique puisse changer», a-t-il nuancé.

Quelques personnes incommodées par la fumée ont été conduites à l’hôpital mais il n’y a aucune blessure grave, a communiqué le service de police.

Le feu a été maîtrisé vers 3h du matin. «Ça quand même été notre jour de chance. Si le feu avait atteint l’entretoit, c’était fini», a remarqué M. Guérin.

Une dizaine de logements sont détruits. Une investigation sur la cause du sinistre était en cours au moment d’écrire ces lignes vendredi.

Croix-rouge

Une partie des sinistrés ont trouvé refuge au gymnase de l’école Billings à proximité, sous les soins de la Croix-rouge.

Quelque 70 personnes ont été relocalisées à cet endroit et une quarantaine se retrouvent dans le besoin, a affirmé Luc Guérin.