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Manif à Beauharnois pour des logements sociaux : qu'est-ce que ça donne

le mardi 23 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 23 mai 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Quelques dizaines de personnes ont manifesté à Beauharnois, mardi, pour réclamer plus de logements sociaux aux gouvernements.

Qu’est-ce que ça change un logement social ? «Moi, ça fait 10 ans que j’en attends un. Quand t’as 628 $ pour vivre et un loyer de 560 $, faites-le calcul. Après le loyer, je vais dans les banques alimentaires. Pas le choix», a répondu à cette question Roxane Bourgeois, l’une des participantes. «Le câble, le cellulaire et tout le reste, je ne peux pas me payer ça», a-t-elle précisé.

La dame a fait valoir qu’un loyer fixé à 25 % du revenu offre une marge de manœuvre pour les autres dépenses de la vie. «Ça donne un 300 $ pour se débrouiller. Les gens que je connais qui ont un logement social à 25 % de leur revenu, ça vaut la peine. Il y a des gens là-dedans, ils avaient des enfants et ils sont allés jusqu’à l’université. J’ai toujours été monoparentale, j’ai pas pu avoir ce privilège-là. J’aurais aimé ça. Mais c’est comme ça», a témoigné Mme Bourgeois.

Tous les élus visés

La manifestation était organisée par le FRAPRU, le Comité logement Rive-Sud et le Comité logement Beauharnois. Elle visait les élus de tous les paliers de gouvernement. «On demande au fédéral d’investir et aussi au provincial. Le fédéral a accordé des fonds aux provinces pour le logement social mais on n’a aucune certitude que l’argent y sera consacré», a exposé Christina Girard, du Comité logement Beauharnois. Elle a observé que la liste d’attente pour un logement social à Beauharnois comportait de 160 à 180 personnes seules. «En 25 ans, on a eu seulement 22 logements abordables à Beauharnois», a-t-elle déploré.

Dans la rue

Attendus au parc Sauvé vers midi 30, les manifestants ont ensuite marché dans la rue Saint-Laurent. Le cortège a occasionné un ralentissement du trafic pendant quelques minutes. «Ce n’est pas une bonne idée. C’est l’heure du dîner et c’est une artère principale. Ce n’est pas une façon de se faire aimer», s’est désolé le conducteur d’une camionnette. «C’est très bien», a réagi de son côté un homme à pied lorsque le journal l’a informé, à sa demande, du motif de la manifestation.