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Meilleur salaire et groupes d'élèves réduits, réclament les enseignants

le mercredi 04 décembre 2019
Modifié à 21 h 18 min le 23 novembre 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Alors qu’elle qualifie la charge de travail des enseignants de «très critique», l’Association des professeurs de Lignery annonce ses demandes qu’elle entend défendre auprès du ministère de l’Éducation dans le cadre du renouvellement de sa convention collective qui viendra à échéance en avril. La Fédération des syndicats de l’enseignement devrait rencontrer la partie patronale vers la mi-décembre, au nom de l’association qui représente quelque 2 200 enseignants de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries. Selon Martine Provost, présidente de l’Association de Lignery, c’est un «solide coup de barre» dont a besoin le milieu de l’éducation, s’il veut que les jeunes adultes s’intéressent de nouveau au métier d’enseignant et que ceux en place ne craquent plus sous la pression. «Il faut redresser nos conditions de travail et revaloriser notre profession, soutient-elle. Ça fait des années que nous sommes préoccupés. Les jeunes professeurs quittent après un an de travail!» L’allègement des tâches est le nerf de la guerre, d’après Mme Provost. Pour la présidente, la solution passe inévitablement par des changements dans la composition des classes. C’est dans cette optique que le syndicat propose de faire passer le nombre d’élèves par classe de 17 à 10 en maternelle 4 ans, de 19 à 14 en maternelle 5 ans et de 22 à 18 en 1re année du primaire. La composition des autres niveaux du primaire serait déterminée selon le nombre d’élèves ayant un plan d’intervention. Au secondaire, l’association estime que le nombre idéal d’élèves par groupe est 25. «Plus il y a d’élèves par classe, plus c’est difficile pour l’enseignant de répondre aux besoins de tous. Il faut être plus réaliste. C’est humainement impossible de faire ce qui leur est demandé. Les professeurs veulent mettre tout en œuvre pour que les élèves réussissent, mais ils ne sont pas capables de le faire pleinement», fait valoir la présidente du syndicat.
Un mentor pour les jeunes professeurs Pour que la tâche éducative demeure agréable, le syndicat soutient que les enseignants devraient pouvoir bénéficier du programme volontaire de mentorat sans que cette période ne soit ajoutée à leur horaire actuel. «Le programme jumelle un nouveau professeur à un autre qui possède plus d’expérience, afin que ce dernier l’accompagne en début de carrière. Il est primordial que l’enseignant puisse se dégager du temps sur ses heures de travail pour qu’il puisse rencontrer son mentor», affirme Mme Provost. Le salaire des profs en chiffres 20 % Les syndicats de l’enseignement revendiquent une majoration de leur salaire sur une période de trois ans. Selon leurs calculs, les professeurs devraient obtenir une bonification d’environ 20% de leur rémunération actuelle. 76 830 $ D’après les chiffres fournis par la Fédération des syndicats de l’enseignement, le salaire à l’échelon maximum d’un professeur au Québec est de 76 830$. C’est près de 10 000$ de moins que la rémunération moyenne d’un enseignant au Canada. L’Ontario et l’Alberta sont les deux provinces qui paient le plus leurs professeurs, avec un salaire de 94 000$. 42 895 $ Le salaire d’un enseignant québécois en début de carrière est évalué à 42 895$. Il s’agit de la plus petite rémunération pour ce statut parmi toutes les provinces au Canada.
«Nous sommes forgés par les professeurs qu’on croise dans notre vie. Quel sera l’avenir de nos enfants si nous ne sommes plus capables de répondre à leurs besoins?» -Martine Provost, présidente de l’Association des professeurs de Lignery