Société

Même effacée, l’itinérance existe à Châteauguay

le vendredi 19 octobre 2018
Modifié à 13 h 20 min le 19 octobre 2018
Par Simon Deschamps

sdeschamps@gravitemedia.com

Malgré les apparences, l’itinérance existe à Châteauguay comme le rapporte Linda Gervais, coordonnatrice au Réseau d’information d’aide aux personnes assistées sociales (RIAPAS). « À Châteauguay c’est une itinérance cachée. Ce n’est pas l’itinérance classique de l’itinérant en train de quêter à côté de la station de métro. Ils sont difficiles à dénombrer parce qu’ils bougent et se cachent. On en a qui dorment près du centre d’achat ou qui dorment dans leur voiture », explique-t-elle. Mme Gervais renchérit en expliquant que beaucoup de gens en situation de pauvreté de la région utilisent les maisons de chambres, pendant que leurs moyens financiers le permettent et retournent coucher dehors en fin de mois. Elle ajoute que d’autres vivent d’un sofa à l’autre, en dormant à répétition chez des connaissances. Elle indique qu'une étude a été réalisée pour dénombrer le nombre de personnes vivant en situation d’itinérance dans la région. Les résultats sont toujours attendus. Selon des données de Statistiques Canada près de 2,3 millions de Canadiens, soit 8 % de la population âgée de 15 ans et plus, a vécu de l’itinérance cachée en 2014. Au cours de la dernière année, le RIAPAS a répondu à 925 appels d’information, a aidé 117 personnes à remplir des formulaires et a soutenu quatre personnes en situation d’itinérance. D’ailleurs, le RIAPAS en collaboration avec d’autres organismes de la région organise ce vendredi soir la Nuit des sans-abris, de 17h à 23h, dans le stationnement de la paroisse Marguerite-D'Youville à Châteauguay. « Ça fait huit ans que je suis au RIAPAS. Quand je suis arrivée ici il y en avait un peu et là un peu commence à grossir de plus en plus. C’est pour ça qu’on trouve important de souligner la problématique de l’itinérance même si elle est cachée », a souligné Mme Gervais. Lors de cette vigile de solidarité, les visiteurs seront invités à participer à un parcours interactif à la rencontre des organismes venant en aide aux personnes en situation de vulnérabilité pour les aider à s’en sortir. Les citoyens sont invités à amener un bas orphelin pour en créer une paire afin de dire « à bas l’itinérance et briser l’isolement ». Des ressources demandées Mme Gervais déplore le manque de ressources pour combattre l’itinérance dans la région, spécialement pour aider plus d'adultes dans cette situation. Elle espère être entendus par les élus municipaux, mais également par les membres du nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec. « À Châteauguay, on a un hébergement pour les jeunes de 18 à 22 ans, on a un hébergement d’urgence pour les personnes en crise de santé mentale et on a un hébergement pour les femmes en situation de violence conjugale. À part de ça il n’y a pas d’hébergement, pas de ressource en itinérance », a-t-elle décrit tout en mentionnant que pour des adultes en besoin d’hébergement elle doit les envoyer à Longueuil ou à Salaberry-de-Valleyfield. La coordonatrice au RIAPAS aimerait voir la construction d’une grande maison ouverte 24 heures sur 24, à l’année avec des chambres pour des urgences, mais également des unités de logement temporaires où les gens en situation d’itinérance pourraient apprendre à vivre en logement avant de retourner vivre en logement par la suite.