Élections provinciales 2018

Le ton monte entre les candidats dans Beauharnois

le vendredi 21 septembre 2018
Modifié à 13 h 11 min le 21 septembre 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Il serait exagéré de parler d’un débat houleux mais le rassemblement électoral tenu mercredi au Collège de Valleyfield a tout de même donné lieu aux premières escarmouches opposant les 5 principaux candidats qui sollicitent l’appui de la population du comté de Beauharnois en vue des élections provinciales du 1eroctobre prochain. L’auditoire estimé à un peu plus de 250 personnes à la salle Albert-Dumouchel, et constitué principalement de cégepiens, a été témoin de nombreuses divergences d’opinion entre le caquiste Claude Reid, le libéral Félix Rhéaume, la péquiste Mireille Théorêt ainsi que Pierre-Paul St-Onge de Québec Solidaire et François Mantion de NPD Québec. Les candidats devaient tirer le maximum des 5 minutes allouées pour présenter l’essentiel des plateformes de leur parti politique en matière d’éducation, de santé et d’emploi/immigration.  Les présentations étaient sous la supervision d’un médiateur, Guillaume Robidoux, enseignant au département «Langues et Littérature» du Collège et une période de questions a suivi pour chacune des thématiques. Des interventions étaient possibles sous la forme de «Joker» pour donner la réplique et cette formule a donné du piquant aux échanges. Des prises de bec ont éclaté, les plus actifs à ce chapitre étant les candidats Félix Rhéaume, Claude Reid et Mireille Théorêt.  Le ton a monté en particulier quand il a été question de l’éducation, des hôpitaux et du réseau de santé. Pierre-Paul St-Onge a avancé que 21,6% de la population n’est pas diplômée dans le comté de Beauharnois comparativement à 14,5% dans la province et il a rappelé la promesse faite par Québec Solidaire afin de rendre l’éducation gratuite. Mireille Théorêt estime que le Québec n’a pas les moyens de s’offrir un tel programme et que la politique du PQ en éducation est plus réaliste. «Je ne suis pas contre la vertu mais il faut vivre avec nos moyens. Notre parti veut abolir les conseils de commissaires», de signifier la candidate péquiste. Claude Reid a défendu la position de la CAQ qui veut réinvestir dans les écoles tout en éliminant 5000 postes par attrition. «Notre parti propose une taxe scolaire unique qui représenterait une baisse de 40%. Le gouvernement local va compenser», souhaite le casquiste. Le libéral Félix Rhéaume a défendu les investissements du gouvernement Couillard en éducation depuis 4 ans. «Le budget a augmenté de 2,4 milliards (15%) en éducation, de 2014 à 2018. Si le Parti libéral est reporté au pouvoir, un montant de 2 milliards $ sera réinvesti par année en éducation. La CAQ parle de 1,6 milliard $ et je n’ai pas encore trouvé le budget du PQ», a-t-il lancé. François Mantion et NPD Québec croient que le système d’éducation est désuet. «Le Cégep et l’université doivent être gratuits. On doit investir dans la relève», a-t-il opiné.
Guillaume Robidoux, enseignant en Langues et Littérature au Collège, s’est bien acquitté de son rôle en tant que médiateur. (Photo: Pierre Langevin)
Le dossier de la santé a animé le panel et le libéral Félix Rhéaume promet 200 millions $ additionnels pour les soins à domicile ainsi qu’une plus grande autonomie pour les infirmières. Pierre-Paul St-Onge a réitéré les intentions de Québec Solidaire : transférer 1 millard $ en salaires des médecins aux autres professionnels, 50 millions $ de plus pour les proches aidants et ouvrir les CLSC en tout temps (24/7). La péquiste Mireille Théorêt a parlé de réorienter les milliards payés aux médecins, de climatiser les CHSLD, de valoriser davantage les professionnels, de trouver une solution pour les 7000 personnes sans médecin dans le comté et de faire des états généraux sur la santé. François Mansion et NPD Québec veulent désengorger les urgences en soulageant les médecins des tâches bureaucratiques, en plus de placer en avant les soins de première ligne comme les CLSC. Le caquiste Claude Reid a réitéré la ligne de parti en évoquant la création de Maisons des Aînés – une trentaine d’ici 4 ans – et l’importance de bonifier les soins à domicile. «L’Hôpital du Suroît a été délaissé dans les dernières années. Un décloisonnement est nécessaire pour les médecins alors que les Groupes de médecine familiale (GMF) doivent être ouverts en tout temps, le soir et les fins de semaine», affirme-t-il.