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«On a vraiment dépassé ce que le Protecteur du citoyen a constaté», dit la FIQ

le mercredi 15 septembre 2021
Modifié à 13 h 51 min le 15 septembre 2021
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Les employés ont fait plusieurs sit-in et manifestations dans les derniers mois pour critiquer leurs conditions de travail. (Photo : Archives)

Les problèmes relevés à l’Hôpital Anna-Laberge par le Protecteur du citoyen dans un rapport publié en juin sont loin d’être réglés. Au contraire, des employés affirment que la situation continue de se dégrader en même temps que la pénurie de personnel s’aggrave.

«On a vraiment dépassé ce que le Protecteur du citoyen a constaté. Ça s’est détérioré à vitesse grand V depuis», affirme Mélanie Gignac, présidente du syndicat FIQ au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest.

Les démissions perpétuelles et les départs en congé de maladie fragilisent les services et les soins faits aux patients selon elle. «Le CISSSMO paie pour ce qu’il a fait endurer à leurs employés pendant trop longtemps», affirme-t-elle en faisant référence au temps supplémentaire obligatoire qui serait devenu la norme tellement le manque d’employés est criant.

Une employée de l’Hôpital Anna-Laberge a confié au Journal ne pas avoir pu quitter le centre hospitalier après son quart de travail récemment. «Il y avait un bris de service dans un autre département. Ils nous ont retenus jusqu’à ce que quelqu’un cède et accepte d’aller faire du temps supplémentaire dans ce département, raconte celle qui préfère garder l’anonymat par peur de représailles. Pour moi, c’est un manque flagrant de gestion. On nous met ça sur les épaules, mais il n’y a pas juste nous qui est imputable.»

«Je le dis souvent. Le réseau de la santé tient sur la culpabilité des femmes qui tiennent le fort, affirme Mélanie Gignac. Les travailleuses se sentent coupables de laisser les patients ou leurs collègues qui ont déjà faits plusieurs 16 heures, alors elles restent elles aussi.»

Une des solutions, selon Mme Gignac, serait de mettre fin aux agences privées qui fournissent du personnel. «Ces infirmières ne veulent pas faire de soir, de fin de semaine ou des vacances. Ce sont les employés permanents qui doivent se taper ces quarts de travail», illustre-t-elle. Ces agences devraient être ramenées dans le réseau public, selon elle.

Du côté du CISSSMO, on nous indique que même en demandant du renfort des agences, ces dernières n’arrivent pas à fournir du personnel.

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