Opinion

Opinion - On vous croit

le jeudi 16 juillet 2020
Modifié à 12 h 10 min le 16 juillet 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Les derniers jours ont été éprouvants socialement. S’il y avait encore des sceptiques, il n’y a maintenant plus de raisons de douter de l’ampleur de la problématique des agressions à caractère sexuel. On peut affirmer, presque avec certitude, que la vague de dénonciations des derniers jours touche tout le monde : si vous ne faites pas partie des survivantEs, vous en connaissez probablement unE qui a pris la parole sur les réseaux sociaux. Ou alors, vous connaissez peut-être unE agresseurE dont le nom a été publiquement révélé dans un témoignage, que ce soit personnellement ou parce qu’il s’agit d’une personnalité publique. Sinon, vous avez probablement été interpeléEs par l’actualité et les commentaires qui déferlent en ligne et hors ligne sur le sujet. Impossible de rester insensible à ce mouvement collectif d’une force sous-estimée. Les impacts de ces dénonciations sont d’ordre divers. Socialement, il est possible [souhaitable] qu’on ne revienne jamais en arrière : qu’on ne tolère plus l’inacceptable, malgré le contre-discours récalcitrant en trame de fond aux témoignages. Il est possible qu’individuellement, ces dénonciations provoquent colère, indignation, anxiété, flashbacks, incompréhension, peur, soulagement, fierté, etc. Toutes ces réactions sont valides. Il est important d’en prendre soin, d’aller chercher de l’aide, de trouver du soutien auprès de vos proches, d’en parler et de faire des choses qui vous font du bien. En effet, une vague de dénonciations publiques comme celle que l’on vit présentement peut devenir l’élément qui motive à prendre le téléphone et à se tourner vers une ressource d’aide. C’est ce que nous constatons actuellement au Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS) Châteauguay, alors que les nouvelles demandes d’aide affluent après quelques jours seulement de cette tourmente sociale. C’est le même scénario que nous avions aussi vu pour toutes les vagues que nous avons vécues depuis la première en 2014 avec le mouvement #AgressionNonDénoncée. Nous savons que le moment de la demande d’aide est crucial et qu’il est important d’offrir une rencontre rapidement : nos statistiques internes nous informent que la majorité des femmes attendent plusieurs années avant de se tourner vers une ressource. Malgré cela, nous sommes inquiètes de ne pas être en mesure de répondre à la demande dans un délai raisonnable. Par ailleurs, nous savons également avec l’expérience des vagues précédentes, que les demandes de prévention et d’actions collectives se multiplient également dans ce contexte. Sachez qu’en tant que survivantes, vous pouvez choisir la façon qui vous convient pour briser le silence. Vous pouvez dénoncer publiquement ou non. Vous pouvez divulguer à la police ou non. Peu importe votre choix, c’est votre choix. La dénonciation publique et la divulgation policière sont des avenues possibles pour guérir, mais elles ne sont pas les seules avenues. Si vous avez besoin d’aide, nous sommes là. ON VOUS CROIT. N’hésitez pas à faire appel à nos services. Pour faire une demande d’aide au CALACS Châteauguay, vous pouvez nous contacter par téléphone au 450-699-8258, ou encore via notre site web (calacs-chateauguay.ca), notre page Facebook (CALACS Châteauguay) ou notre page Instagram (calacs_chateauguay). Jade Mathieu Intervenante sociale CALACS Châteauguay