Société
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«Parle-moi comme du monde» prône un anglophone
le lundi 26 février 2018
Modifié à 15 h 30 min le 28 septembre 2019
(English follows) La récente polémique du «Bonjour, hi» et les résultats d’un sondage Léger indiquant qu’une majorité d’anglophones souhaite des assouplissements à la loi 101 interpellent John Smith.
«Je comprends la loi 101 mais certains aspects sont trop sévères. Il y a une différence entre être pro français et anti anglais», estime l’homme d’affaires anglophone qui exploite un commerce dans la région de Châteauguay. Il a souhaité garder l’anonymat. John Smith est donc un nom fictif.
M. Smith est parfaitement bilingue. Maintenant dans la quarantaine, il a appris le français dans une école bilingue à partir de l’âge de douze ans. Pour lui, c’est un héritage qu’il transmet à ses enfants. «Mes enfants vont dans une école bilingue. 180 jours par année, ils sont exposés aux deux langues. À la maison, certains jours, on parle uniquement en français», fait part M. Smith.
Sa position à l’égard du débat linguistique pourrait tenir dans cette affirmation : «Il y a une expression en français que j’aime beaucoup, souligne John Smith. C’est «parle-moi comme du monde». Il explicite : «Il y a des anglophones qui se fâchent quand quelqu’un ne leur répond pas en anglais, en disant : on est au Canada. Ce n’est pas correct. Il y a une façon de parler au monde».
Le commerçant illustre son propos : «Je suis plus à l’aise en anglais pour parler de certains sujets, comme la fiscalité. Quand j’appelle au gouvernement pour avoir de l’information sur ce sujet, je demande poliment si c’est possible de parler en anglais. Les personnes ont toujours bien réagi. Ou bien elles me parlent en anglais ou elles me passent un collègue qui est plus à l’aise.
M. Smith souhaiterait plus d’affichage bilingue au niveau commercial et sur la route, pour des questions de sécurité, plaide-t-il. «À Montréal, la signalisation devrait être bilingue pour que ce soit plus sécuritaire. Il y a beaucoup de touristes anglophones qui y circulent», observe-t-il.
Bonjour, hi
Concernant les élus de l’Assemblée nationale qui se sont prononcés contre la formule «Bonjour, hi» employée par plusieurs marchands pour accueillir leurs clients, John Smith commente : «Ça m’a fâché. J’ai trouvé ça insultant. Ce n’est pas aux députés à me dire comment gérer ma business. Qu’ils me laissent mener mon entreprise comme je le veux».