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Partie en affaires en pleine pandémie

le mercredi 10 mars 2021
Modifié à 11 h 54 min le 09 mars 2021
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

https://www.dailymotion.com/video/x7zqzc7   Melissa Dallaire s’est lancée en affaires dans un domaine affecté par les mesures sanitaires en pleine pandémie. Après son ouverture à Châteauguay, le 17 juillet 2020, son Barbershop – La Taverne a affronté une forte zone de turbulences. Soutenue par sa mère, elle-même entrepreneure, et le Centre d’entrepreneuriat des Grandes-Seigneuries, la résidente de Sainte-Catherine garde le cap pour voler de ses propres ailes. « Les temps sont très difficiles pour une grosse majorité d’entreprises, mais imaginez pour elle. Elle a ouvert à l’été. Avec le reconfinement et la fermeture jusqu’au 8 février, ce n’est vraiment pas évident », fait valoir Tania Rolfe, conseillère aux entreprises du Centre d’entrepreneuriat des Grandes-Seigneuries. Mme Dallaire y a participé à la formation ASP Lancement d’une entreprise. « C’est un programme échelonné sur 12 semaines qui vise à aider les entrepreneurs dans l’élaboration de leur plan d’affaires et prévisions financières, ainsi qu’à leur apprendre les meilleures pratiques en marketing, comptabilité, finances, vente et ressources humaines, afin qu’ils réussissent leur démarrage », détaille Mme Rolfe. Elle souligne que Melissa Dallaire est mère monoparentale de deux enfants, Nikita, 8 ans, et Malik, 7 ans, et qu’elle donne de son temps à la fondation les Gouverneurs de l’espoir. Son établissement possède « une ambiance unique digne des barbiers d’antan », indique Tania Rolfe. Le Soleil de Châteauguay y a interviewé Mme Dallaire quelques jours avant la Journée internationale des droits des femmes. [caption id="attachment_100595" align="alignnone" width="2560"] Melissa Dallaire (Photo Denis Germain)[/caption]   Q Vous avez perdu votre emploi dans un salon de barbier le 15 mars 2020 quand le Québec a été mis sur pause. Comment avez-vous réagi ? R « On a eu un petit moment de stress concernant ce qui allait se passer par la suite. J’avais l’école à la maison pour les enfants. Je me suis concentrée beaucoup là-dessus. Il y a eu une remise en question du retour au travail, les enfants, l’école à la maison et tout ça. C’était un peu stressant parce qu’on ne savait pas vers quoi on s’en allait. Pendant le premier confinement, j’ai commencé à regarder pour partir à mon compte, voir mes options. Et je me suis lancée. J’ai commencé à faire mes recherches pour l’équipement, les locaux. » [caption id="attachment_100596" align="alignnone" width="2560"] Melissa Dallaire a choisi le décor. (Photo Michel Thibault)[/caption]   Q Comment vous êtes-vous adressée au Centre d’entrepreneuriat des Grandes-Seigneuries ? R «  Beaucoup de personnes m’avaient parlé d’eux pour de l’aide. Finalement, le métier de coiffure, on est limité pour les subventions, pour nous aider. On m’avait parlé d’un cours de lancement d’entreprise qui était donné gratuitement et qui allait nous aider à partir notre entreprise du début jusqu’à la fin. On a aussi un soutien par la suite. Alors je me suis inscrite et j’ai fait le cours. Ils m’ont aidée dans le cheminement d’ouverture du salon. Ils m’ont vraiment aidée pour que tout soit bien fait, autant avec le gouvernement que dans nos recherches et notre étude de marché. » [caption id="attachment_100597" align="alignnone" width="2560"] La façade du commerce. (Photo Michel Thibault)[/caption]   Q Quels ont été les grands enjeux ? La pandémie ? Le financement ? R « C’est plus la pandémie qui était un peu plus stressante. De savoir qu’on repart à zéro. Oui, j’avais une clientèle auparavant mais je me suis éloignée du secteur. Donc, c’est de repartir à zéro, de se faire de nouveaux clients et tout. Je pense que ça été le moment le plus stressant. Après, c’était juste mettre des heures dans les recherches, dans les rénovations. J’avais un critère, si je partais mon salon, c’était sans financement. J’avais déjà mis en banque un montant. Au milieu d’une pandémie, ce n’était pas le temps de partir avec du financement. » Q Y a-t-il une femme qui vous inspire dans le domaine des affaires ? R « Bien, il y a ma mère. Ma mère, c’est une femme d’affaires depuis très longtemps. Elle est inspirante parce qu’elle est toujours à vouloir aller plus loin, toujours de l’avant. J’ai commencé à regarder avec elle et mes recherches se sont faites avec elle. Toutes les fois que j’avais une petite embûche, elle me poussait, elle me disait : «Non, tu vas voir, il va y avoir autre chose, continue, continue, lâche pas.» Ma mère m’inspire beaucoup. » [caption id="attachment_100598" align="alignnone" width="2560"] Melissa Dallaire tient une photo de ses grands-parents maternels, Antoinette et Denis Frappier, qui étaient aussi des entrepreneurs. (Photo Michel Thibault)[/caption]   Q D’où vient le concept de votre commerce ? R « Je cherchais quelque chose qui pouvait rappeler un endroit pour les hommes. C’est vraiment masculin. J’ai fait beaucoup de recherches et on en est venu à la taverne parce que, dans le temps, les hommes allaient prendre un verre-là. C’est parti de là. J’ai fait le décor moi-même. Les rénos aussi. » [caption id="attachment_100599" align="alignnone" width="2560"] (Photo Michel Thibault)[/caption]  Q Comment avez-vous pris la fermeture du 25 décembre ? R « Honnêtement, je m’en attendais. Je pense que tout le monde s’en attendait un peu. Le salon a quand même bien roulé jusqu’à là. J’ai été surprise de la venue des nouveaux clients. Je n’étais pas stressée. J’en ai juste profité. J’ai passé un peu de moments avec les enfants. Je sais que j’ai une clientèle fidèle. Ils sont tous revenus après. » Q Comment composez-vous avec la conciliation travail-famille ? R « Un peu difficile, je vous dirais. Mais là, on s’est quand même bien adaptés. Les enfants embarquent beaucoup avec moi dans cette aventure. Ils sont tout le temps ici. Ils sont bien amis avec les clients. Les clients les connaissent. Ils sont avec moi. Ils m’aident beaucoup. » [caption id="attachment_100600" align="alignnone" width="2560"] (Photo Michel Thibault)[/caption] Q Vous soutenez la Fondation des Gouverneurs de l’espoir. Pourquoi ? R « C’est une fondation que j’ai connue un peu plus jeune par un de ses soupers qui s’appelle le bal des Gouverneurs de l’espoir. C’est une fondation qui est vraiment venue me toucher, vu que c’est des enfants malades. Je m’étais dit un jour: je veux faire quelque chose pour les aider. En partant mon entreprise, c’est un plus que j’avais pour pouvoir foncer et pouvoir leur offrir quelque chose. Alors j’ai approché Mylène Thibault, qui est leur directrice, je lui ai offert de coiffer les enfants et les familles de cette fondation-là gratuitement. J’ai coiffé quelques familles durant les Fêtes. » Q Avez-vous reçu de l’aide du gouvernement liée à la pandémie ? R « Non, malheureusement je n’ai aucune aide du gouvernement parce que j’ai ouvert après mars 2020. Le gouvernement ne me soutient pas. Mais on s’arrange. »   Une affaire de famille L’entrepreneuriat est une affaire de famille pour Melissa Dallaire. Sa mère Manon Frappier est en affaires dans le domaine des assurances. Ses grands-parents maternels, Antoinette et Denis Frappier ont tenu une station-service avec garage et un bureau de poste à la maison.