Pluies diluviennes : la Ville de Châteauguay en mode solution

Les pluies diluviennes du 9 août ont causé des inondations dans plusieurs sous-sols à Châteauguay, notamment en raison de la surcharge d’eau dans les réseaux d’égouts. Alors que d’autres précipitations de la sorte sont vraisemblablement à prévoir, la Ville analysera différentes actions à prendre pour une meilleure gestion de l’eau. 

«Je suis encore bouleversé par cette situation, a commenté le maire Éric Allard, au début de l’assemblée municipale du 26 août. Je sais que ce sentiment d’impuissance devant l’eau qui monte dans le sous-sol est décourageant et épuisant parce que cela veut dire beaucoup d’heures de ménage.»

«Notre réseau d’égouts sanitaires ne pouvait pas prendre une telle pression, a-t-il ajouté. C’est comme si on vidait un bain à travers une paille.»  

Parmi les actions à mettre en place, la Municipalité veut miser davantage sur la séparation des égouts sanitaires et pluviaux et sur la rétention de l’eau de pluie. M. Allard a donné l’exemple des travaux en cours sur le boulevard D’Anjou qui incluent la séparation des égouts. 

«Il reste en réseau unitaire combiné 16 km, pour un total de 49 rues qui sont encore affectées par de futurs travaux majeurs à venir, a-t-il mentionné. On creuse profond pour aller faire de nouveaux égouts.»

«C’est important de compléter notre réseau pluvial parce que cette eau [des pluies diluviennes] ne devrait pas se trouver dans nos usines de traitement. Elle devrait se retrouver dans la rivière et c’est celle-ci qui vient submerger notre réseau sanitaire très rapidement.»

D’ici juillet 2025, Châteauguay devrait avoir un système SCADA installé dans chacune de ses stations, pour savoir la quantité d’eau qui s’y trouve et faire le suivi sans à avoir envoyer des équipes.

De plus, la Ville donnera le mandat à la Direction du génie et bureau de projets à la Municipalité d’élaborer un plan directeur qui visera à prémunir Châteauguay des impacts des changements climatiques, ainsi que de l’augmentation de pluie. 

Elle veut également mettre en place un plan d’intervention pluviale. 

Des parcs éponges pourraient prendre les volumes d’eau et réduire le risque d’inondations dans les résidences ; une idée que la Ville analysera. 

Éric Allard informe que tout l’équipement de la Municipalité était fonctionnel lors des pluies du 9 août. Il rappelle que les tuyaux étaient trop petits, ce qui n’a pas aidé à la situation. 

Rappel de conseils

Châteauguay rappelle des actions que ses citoyens peuvent entreprendre pour réduire le risque d’inondation, comme la maintenance d’un clapet anti-retour.

Les pompes de puisard sont aussi recommandées pour vider l’eau dans les égouts pluviales et non sanitaires. 

Le maire a également parlé des fossés permettant de retenir l’eau, qui sont de moins en moins existants sur le territoire.

«Plusieurs fossés ont disparu parce que ce n’était pas beau, a-t-il précisé. Mais il y a plusieurs rues qui devraient en avoir. Cela va faire partie des choses que l’on va devoir regarder et va être corrigé.» 

Situations des citoyens

À titre d’exemple, plusieurs citoyens de la rue Colville a vécu des refoulements d’eau importants dans leur sous-sol et nombreux ne sont pas à leur premier. (Photo : Le Soleil – Archives)

Pendant les périodes de questions des citoyens à l’assemblée municipale du 26 août, plusieurs résidents ont raconté les refoulements d’eau qu’ils ont vécus lors des récentes pluies diluviennes. 

Certains ont même évoqué qu’ils n’en sont pas à leur première inondation dans les dernières années. 

Alors que de nombreux citoyens ont remercié la Ville de prendre des actions pour lutter contre d’éventuelles précipitations de la sorte, quelques-uns sont toutefois revenus sur certaines affirmations du maire. 

À titre d’exemple, la citoyenne de la rue Jeffries, Fanny Rochefort, a indiqué qu’elle a eu des refoulements d’eau «importants», alors qu'Éric Allard a mentionné que les nouveaux quartiers comme celui de la citoyenne ont des exigences de gestion des eaux pluviales «très strictes» de la rétention et du  «surdimensionnement obligatoire».

M. Allard a dit «ne pas comprendre» et que la Ville fera des vérifications.