Économie

Plus d’emplois que de travailleurs dans le Suroît

le mercredi 29 novembre 2017
Modifié à 22 h 18 min le 29 novembre 2017
Par Production Gravite

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(Texte de Steve Sauvé)  Des centaines d’emplois sont à pourvoir dans la région, mais peu de candidats se bousculent aux portes des employeurs. Dans le Suroît, 246 postes sont disponibles en date du 28 novembre sur le site internet emploiquebec.net. De plus, impossible de passer sous silence toutes les offres d’emploi non affichées. Cette réalité fait en sorte que l’offre est supérieure à la demande. Des entreprises ont de la difficulté à embaucher du personnel. Il ne faut pas croire qu’elles ne le désirent pas, loin de là, c’est plutôt que la banque de curriculum vitae est à son plus bas. Joanne Brunet, directrice générale du Centre local de développement de Beauharnois-Salaberry, confirme que la pénurie de main-d’œuvre s’étale à la grandeur de la province. «Nous vivons la même réalité partout. Nous savions que ça allait arriver, explique Mme Brunet. Nous essayons de travailler en amont sur les besoins de main-d’œuvre des entreprises de la région avec Emploi-Québec, mais ça ne suffit pas. C’est pourquoi nous tentons depuis quelque temps d’attirer des gens à venir s’établir dans la région. Il y a des emplois pour tout le monde ici.»

Dans les dernières années, des centaines de nouveaux emplois ont été créés dans le Suroît. Des entreprises comme OVH, Fed/Ex, Pélican, CSX, Fusion SGM, Contact électrique Excel et bien d’autres ont créé des milliers de nouveaux postes.
«Il ne faut pas oublier que l’entreprise IKEA est présentement en construction à Beauharnois, informe Mme Brunet. Ça créera d’autres postes à pourvoir. Nous devons absolument réussir à attirer des gens à venir travailler dans notre région. Ça nous prend du monde pour travailler.» Une entreprise comme Pélican, située sur le boul. Gérard-Cadieux à Salaberry-de-Valleyfield, risque de perdre un contrat de plusieurs millions si elle ne réussit pas à procéder à une embauche significative. En entrevue avec un journal de la métropole, la PDG de Pélican, Marie-Christine Piedboeuf, dit que la production prend du retard. Qu’elle espère ne pas perdre la confiance de son client. Pour pallier la demande, Mme Piedboeuf souhaite que le gouvernement accueille plus facilement les immigrants non qualifiés. D’ailleurs l’entreprise qui se spécialise dans la confection de canots, pédalos et kayaks, a tenu un kiosque dans un salon de l’emploi récemment afin de rencontrer des travailleurs haïtiens. Toutefois, Pélican n’a pas été en mesure d’aller de l’avant puisque les gens rencontrés n’avaient pas de permis de travail au Canada.
 Taux de chômage très bas
Pour Stéphane Billette, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, la problématique pour les entreprises d’avoir accès à de la main-d’œuvre, il y a deux façons de résoudre ce problème. «Il faut encourager les entreprises à se robotiser et faciliter l’accès au marché du travail aux immigrants, dit M. Billette. Pour ce qui est de la robotisation, nous avons injecté 820 M$ sur quatre ans afin d’aider les entreprises à faire ce changement. Cela ne veut pas dire qu’un robot prend l’emploi de quelqu’un puisque le travailleur devient souvent programmeur après avoir suivi une formation.» En ce qui a trait à l’immigration, le député de Huntingdon informe que Québec mettra de la pression sur Ottawa afin que les immigrants puissent intégrer le marché du travail dès leur arrivée sur son territoire. De plus, il insiste pour que les nouveaux arrivants soient intégrés là où est le besoin. «Présentement, 85 % des immigrants décident de s’établir à Montréal alors que 55 % du besoin en main-d’œuvre est en région. Si je prends ma circonscription (Huntingdon), c’est plus de 6000 travailleurs étrangers annuellement. Certains décident même de s’établir dans la région et parviennent à gravir les échelons.» Finalement, Stéphane Billette explique que le taux de chômage en Montérégie n’a jamais été aussi bas. «Nous sommes à 4,1 %, confirme-t-il. C’est très bas. Ça prouve que notre économie va très bien. Le Québec prospère.»