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Polluer l’Indonésie pour nettoyer la Chine

le mardi 29 novembre 2022
Modifié à
Par Benoit Charette

autoben@videotron.ca

Le chemin d’un environnement plus sain passe par un scénario catastrophe pour l’Indonésie. Une raffinerie de nickel appartenant à la Chine s'est emparée d'une partie d'une grande île indonésienne et provoque des ravages dans son écosystème. En moins d'une décennie, le parc industriel Indonesia Morowali (IMIP) a rejeté suffisamment de pollution pour que les habitants du village voisin de Kurisa ne puissent plus pêcher, ni compter sur les rivières comme sources d'eau potable. La situation en Indonésie est le dernier exemple en date qui montre que la transition vers les véhicules électriques n'est pas aussi écologique que l'industrie le prétend.

Une transition qui dépend du pétrole

Dans de nombreux endroits, y compris en Chine et dans les régions avoisinantes, la transition vers les VÉ est terriblement dépendante des combustibles fossiles, non seulement pour le chargement des véhicules électriques, mais aussi pour leur production. Le site technologique Rest of World a publié un rapport détaillé qui expose le coût de la transition vers les VÉ pour les personnes vivant dans des endroits comme Sulawesi, où les métaux des batteries et autres matières premières sont à la fois abondants et douloureusement dépendants du charbon.

Une association à sens unique

Les îles qui composent l'archipel indonésien se trouvent au sommet des plus grandes réserves de nickel du monde. Ces réserves ont attiré l'attention du voisin du nord de l'Indonésie, la Chine, qui a investi des milliards de dollars pour avoir accès à tout le nickel que l'Indonésie peut extraire et raffiner ; le minerai de nickel brut est transformé sur place en matte de nickel, un ingrédient clé utilisé dans les batteries des véhicules électriques. La Chine et l'Indonésie se sont associées en 2013 pour mettre en service le complexe IMIP, alimenté en grande partie par des centrales au charbon. Mais la coentreprise a rapporté plus à la Chine qu'à l'Indonésie elle-même : La Chine contrôle 61 % de la production totale de nickel de la nation insulaire, tandis que les sociétés d'État indonésiennes n'en possèdent que 5 %. Et comme si cela ne suffisait pas, ces coentreprises soutenues par la Chine se soucient peu de l'impact de ces fonderies de nickel sur l'environnement.

Des exemples trop nombreux

Au lieu d'apporter la prospérité et le développement, la production de lithium, de nickel et de cobalt déplace des populations par la pollution et la corruption des entreprises et de l'État. C'est une route sale vers l'énergie propre. Plusieurs villages de pêcheurs, dont celui de Kurisa, sont déjà inhabitables. L’eau des rivières a été transformée en boue contaminée. Les pêcheurs du village de Kurisa affirment que les gaz d'échappement des centrales au charbon qui alimentent les fonderies de nickel d'IMIP ont fait monter la température de l'eau et fait fuir les poissons qui constituaient leur gagne-pain. Comme la pollution fait disparaître les poissons, on demande aux villageois de travailler dans les usines de traitement du nickel, mais beaucoup sont tombés malades à cause de la pollution de l'air : ils ont inhalé du dioxyde de soufre, des oxydes d'azote et des cendres de charbon.

Les sommets sur l’environnement devraient servir à régler des problèmes semblables

Malheureusement, cet exemple de la Chine n’est pas un incident isolé. On sait maintenant pourquoi des pays comme la Chine ou la Russie ne veulent jamais signé d’entente dans les sommets sur l’environnement. Ils contaminent impunément l’environnement pour aller chercher du nickel qui aidera le monde à réduire ses émissions de carbone, tout en détruisant une partie de la planète sans être tenus responsables de leurs actes. Tant et aussi longtemps que des organisations internationales ne mettront pas au pas des pays sans scrupules, la planète va continuer d’être victime d’abus répétés comme en Indonésie.

 

Avec des renseignements de Jalopnik

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