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Pompiers de Sainte-Martine : un changement d’orientation difficile à avaler

le jeudi 11 février 2021
Modifié à 13 h 22 min le 11 février 2021
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La présence de bière à la caserne incendie de Sainte-Martine a été une des sources de conflit entre les pompiers démissionnaires et la direction, a indiqué la mairesse de la Municipalité, Maude Laberge, à son assemblée publique le 9 février. Pour elle, il s’agit d’un «symbole fort d’une mauvaise adhésion à un changement de culture». De leur côté, les pompiers démissionnaires parlent toujours d’une mauvaise gestion de la direction du service pour justifier leur départ en bloc. Une quinzaine de pompiers sur 32 ont remis leur démission à la fin de l’année 2020. Cela coïncidait avec un ultimatum lancé par le directeur du Service incendie afin de faire sortir la bière de la caserne, selon la mairesse. «Ça fait trois ans qu’on demande que la bière sorte de la caserne. La bière a été tassée d’endroit, changée de place, puis mise sous clé. Au premier juillet, il y a eu un premier ultimatum. Avant Noël, il y a eu un deuxième ultimatum», relate Maude Laberge. La mairesse mentionne qu’il existait une plus grande autonomie à la caserne, et ce, avant que le statut des pompiers passe de volontaire à temps partiel, faisant d’eux des employés municipaux. «Avant, ce n’était pas permis qu’il y ait de la bière, mais il y avait une autonomie qui faisait que ce qui se passait à la caserne restait à la caserne. Ce n’est plus possible maintenant», explique-t-elle. Un des pompiers démissionnaires reconnait que la bière a été un élément de tension.« Il est vrai que ça a été un sujet de conflit auparavant parce qu’il y a eu un gros changement d’orientation de la part de la municipalité en un seul coup sans venir s’expliquer», commente-t-il en demandant l’anonymat. Le pompier affirme que des collègues et lui ont demandé à avoir des explications au sujet de ce changement d’orientation sans en obtenir. «Il est vrai que de l’alcool avait été mis sous clé à partir de juillet passé. Non pas pour une utilisation par les pompiers, mais parce que les pompiers démissionnaires étaient ceux qui organisaient le Festi-glace et pour de tels évènements, il est bien certain qu’il y a des restants. Ce dépôt servait donc de roulement pour les prochaines années», justifie-t-il. Manque de communication Les pompiers démissionnaires considèrent ne pas avoir été écoutés par la direction et ont démissionné en demandant le congédiement du directeur du Service incendie en guise de condition pour revenir. À la suite de ces départs, la Municipalité a embauché une firme externe spécialisée en ressource humaine pour faire la lumière sur la situation. Quatre pompiers démissionnaires et quatre pompiers toujours en fonction ont notamment été rencontrés pour échanger avec la consultante. «Les témoignages ont mis en relief qu’il y a eu certaines lacunes au niveau des communications», dit Mme Laberge en soulignant qu’un plan d’action pour améliorer les contacts sera bientôt présenté aux pompiers. À lire aussi :Démission de pompiers à Sainte-Martine : la Municipalité fait le point Démissions en bloc à Sainte-Martine : les pompiers «amèrement déçus» de la Municipalité Confiance réitérée envers le directeur La direction générale de Sainte-Martine a toujours confiance en son directeur de la caserne, Sylvain Dubuc. Dans une lettre envoyée aux pompiers au début de mois de février dont le Soleil de Châteauguay a obtenu copie, la directrice générale Hélène Hamelin informe «qu’il n’est pas question qu’il quitte l’organisation». Elle ajoute que la Ville aidera son directeur à améliorer certains points soulevés par les employés. Celui-ci a été embauché en janvier 2020. Son mandat est de revoir l’organisation du Service afin qu’il réponde aux différentes exigences gouvernementales du schéma de couvertures de risque. La Municipalité procédera à un appel de candidatures bientôt pour pourvoir les postes de pompiers vacants. Mme Laberge a mentionné que les pompiers démissionnaires étaient les bienvenus à postuler à nouveau. En ce moment, 8 pompiers sont toujours actifs au Service incendie martinois. Lors d’appels d’urgence sur le territoire de Sainte-Martine, les pompiers de Beauharnois sont automatiquement appelés en renfort. «Ça respecte les normes du schéma de risque», assure Mme Laberge. Questionnée sur le coût de cette entraide, la mairesse a répondu qu’il n’en coûte pas plus cher. «On paie des pompiers qu’on n’a pas en ce moment à Sainte-Martine».