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Prix moindre de 150 000 $ au privé pas suffisant pour privatiser Activ'Été

le lundi 29 juin 2020
Modifié à 12 h 21 min le 29 juin 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La Ville de Châteauguay aurait pu épargner 150 000 $ en confiant son camp de jour Activ’été à une entreprise privée en 2020. L’argument économique n’a pas convaincu assez d’élus pour aller de l’avant. À la suite d’un appel d’offres sur invitation, le conseil devait se prononcer le 22 juin en assemblée spéciale sur l’attribution du contrat d’organiser les programmes de camp de jour de la Ville à l’entreprise Groupe Domisa, de Saint-Jean-sur-Richelieu, pour un montant de 146 309 $. Le maire Pierre-Paul Routhier a indiqué que la somme représentait une économie de 150 000 $ pour la municipalité pour exactement le même service. « Tout est identique, tout est pareil », a-t-il assuré. Il a expliqué que le coût était moindre pour l’entreprise essentiellement parce qu’elle bénéficie de la subvention salariale d’urgence du Canada pour ses employés en raison de la pandémie mais pas la municipalité. Si le contrat lui avait été octroyé, l’entreprise aurait engagé les 57 jeunes déjà recrutés et formés par la Ville pour son camp de jour, a souligné le maire. Quatre conseillers ont voté contre la proposition, le premier magistrat et trois conseillers se sont prononcés en faveur. Le compte étant égal, le contrat n’a pas été accordé. Fierté et expertise Parmi les opposants, Éric Allard a justifié sa position en invoquant que les animateurs s’attendaient à travailler pour la Ville. « On les transforme en objet et on les garroche dans une entreprise privée. C’est inacceptable ! » a-t-il lancé. « Les propos de M. Allard sont très pertinents. Une organisation gouvernementale c’est très valable dans un CV », a renchéri le conseiller François Le Borgne, également contre. « La Ville organise le camp de jour depuis 30 ans. C’est 30 ans d’expertise à l’interne qu’il ne faut pas négliger » a fait valoir M. Allard. « On est vraiment reconnus. D’autres villes viennent voir ici comment gérer un camp de jour. On ne peut pas jouer avec le moral des gens », a appuyé le conseiller Mike Gendron. « Le 150 000 $, on peut le sauver ailleurs », a-t-il affirmé. La conseillère Lucie Laberge a abondé dans le même sens. « On ne joue pas avec le moral des gens. Ils ont été embauchés, ils vont rester embauchés », a plaidé le maire. Ayant fait un lapsus en formulant le résultat du vote, Pierre-Paul Routhier a noté : « C’est l’émotion de dire aux citoyens qu’on ne sauvera pas 150 000 $ ». « 150 000 $ représente les taxes d’environ 50 maisons. Les jeunes vont recevoir exactement les mêmes services », a-t-il insisté. Selon le maire, la Ville n’a « pas d’assurance responsabilité pour des dommages résultant de la COVID-19 » en raison du renouvellement récent de la police, auquel un avenant en ce sens a été ajouté, a-t-il dit. L’entreprise privée, oui, a-t-il dit. Le conseiller Michel Énault a voté pour l’attribution du contrat en disant qu’il voulait que « les jeunes soient assurés ». Cet élément a été contesté par des élus. « Il n’y a personne qui est assuré contre le COVID-19. Ça n’existe pas une assurance COVID. Ça n’a rien à voir avec les assurances » a observé Mike Gendron. D’autres ont dit l’ignorer. « Je suis vraiment surprise qu’une entreprise privée puisse être assurée COVID. Vous me le confirmez alors je vous crois », a déclaré Lucie Laberge. « Les assurances que nous avons Mme Laberge, on les a par le groupe d’achat de l’Union des municipalités. Alors c’est là où ça a tout tombé », a affirmé le maire. Il a soutenu que tous les conseillers avaient été informés sur le sujet par courriel. Barry Doyle et Éric Corbeil ont aussi voté pour accorder le contrat.