Québec solidaire et le milieu agricole contre le dézonage à Beauharnois

Québec solidaire et l’Union des producteurs agricoles dénoncent le décret du gouvernement permettant le dézonage de terres agricoles pour la venue d’une entreprise de données à Beauharnois. «Au lieu d’écouter l’avis de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec, le gouvernement caquiste contourne notre chien de garde agricole et émet un décret pour priver des producteurs de l’accès à ces terres, dans une région qui a dézoné l’équivalent de 3000 terrains de football en terres agricoles depuis 1990», a  réagi Émilise Lessard-Therrien, députée responsable en matière de développement et de vitalité des territoires chez Québec solidaire. Selon elle, le gouvernement a le pouvoir de négocier avec les géants du web puisque la province détient des atouts intéressants : une stabilité politique, une main-d’œuvre qualifiée et un climat froid. «Nous avons le gros bout du bâton, utilisons-le comme un levier au service de notre collectivité, pas contre elle! C’est bien beau le développement, mais ça ne doit pas se faire au détriment de nos producteurs agricoles», mentionne-t-elle. L’UPA en colère Le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie Christian St-Jacques déplore l’approche de Québec. «Après l’adoption de décrets pour l’Hôpital à Vaudreuil-Soulanges et maintenant pour Google à Beauharnois, le conseil des ministres renie nos institutions démocratiques et semble considérer la zone agricole comme étant un vulgaire terrain en attente de béton», commente-t-il dans un communiqué. Il souligne que les nombreuses fermes en Montérégie créent 82 500 emplois «bien rémunérés dans le secteur bioalimentaire». «Contrairement à Google, elles créent de la richesse localement depuis des générations et ne peuvent pas déménager au gré des marchés internationaux», affirme M. St-Jacques. Loin de la coupe aux lèvres selon le maire Invité à commenter l’annonce de ce dézonage à venir, le maire de Beauharnois Bruno Tremblay a indiqué qu’il reste d’autres étapes avant de confirmer que l’entreprise mystère s’installera sur son territoire. «Nous n’avons pas beaucoup d’informations, il y a beaucoup de confidentialité, mais ça ne se passe pas beaucoup à notre niveau», explique-t-il. La Ville travaille depuis deux ans à répondre à certaines demandes techniques en matière d’eau ou d’égouts. Il convient que si la venue se confirme, «ça se pourrait qu’on sorte le champagne», rigole-t-il. Il croit que toute la région bénéficiera des retombées de ce projet. À lire aussi : Trois producteurs touchés