Opinion

Roadtrip avec une panne au milieu de nulle part

le mardi 18 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 18 août 2015
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

En route vers Banff avec ma Dulcinée et mes deux petits-enfants, en juillet, notre voiture est tombée en panne.

On a échoué au milieu de nulle part dans le Dakota du Nord. En bordure de la sortie 272 de la route 94 ouest, avec un panneau «No services.» Que des champs et du ciel à perte de vue. Et des mouches à chevreuil qui ne devaient pas avoir goûté d'humains depuis des siècles. Heureusement, mes petits-enfants avaient leur iPhone. On va voir si l'assistance routière de la Capitale fonctionne dans ce coin perdu des États-Unis.

Hé oui ! Une remorqueuse est arrivée à notre secours après un peu plus d'une heure d'attente. On s'est entassés à cinq sur l'unique banquette du véhicule à plateforme. Le propriétaire du garage Auto-Budget à Jamestown, une ville de 15 000 âmes à quelques kilomètres, guettait notre arrivée. «Je ne peux pas réparer de Honda. Ça serait difficile d'avoir des pièces. Vous devez aller chez le concessionnaire à Bismarck. C'est à 100 milles. Ça ferait 400 $ pour le remorquage», il a dit. Pas le choix. On a mis le cap sur Bismarck.

Notre CRV a été déposé dans le stationnement d'un regroupement de concessionnaires. C'était fermé. J'y suis retourné à l'ouverture le lendemain. «On ne répare plus de Honda. Nous nous sommes séparés il y a trois semaines. Vous devez aller chez Honda», m'a informé un employé de l'endroit. De toute évidence, la nouvelle de la séparation n'était pas encore parvenue à Jamestown. Autre remorquage. Combien ? 100 $.

Chez Bismarck Honda, le diagnostic est tombé. «Les nouvelles sont mauvaises. Le moteur est fini. Ça va prendre cinq jours pour réparer», m'a annoncé le responsable du service.

Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Acheter une autre auto ? On est aux États-Unis, ça va être très compliqué, avec les douanes et tout.

On a finalement décidé de poursuivre notre aventure dans un VUS loué, d'aller jusqu'à Banff comme prévu et de récupérer le CRV une semaine plus tard. Et de rester zen. Je rêvais depuis des années de ce roadtrip avec mes proches, pas question de le gâcher à cause d'une panne.

Ç'aurait pu être pire. Le CRV aurait pu rendre l'âme sur la route 200 dans le Montana. Une voie dans chaque direction. Pas d'accotement. Personne à des centaines de kilomètres à la ronde. Pas de service pour les cellulaires.

Après tout, nous étions tous en santé !

Au final, la joie de nos petits-enfants dans les Rocheuses, en canot dans le lac Louise, ça valait tout l'or du monde !