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Route 138 : des proches de jeunes victimes d’accident réclament plus d’action du MTQ

le vendredi 18 décembre 2020
Modifié à 14 h 27 min le 18 décembre 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Un an après la collision frontale à Sainte-Martine qui a coûté la vie à Samuel Roy et Anaïs Primeau, des proches de la famille interpellent le ministère des Transports pour que davantage d’actions soient faites sur la route 138, dans l’espoir d’éviter d’autres tragédies. Le couple Emilie Létourneau et Jimmy Laurendeau habite Sainte-Martine avec ses deux enfants. En 2014, ils ont emménagé tout près du domicile de la famille Primeau. C’était une semaine après le décès du père, Martin Primeau, qui était connu comme conseiller municipal. «On a pris sous notre aile Anaïs et son frère Ian et aussi leur maman, notre amie Johanne. Nous sommes devenus une grande famille. On les emmenait partout, ils venaient chez nous presque tous les jours, raconte Emilie Létourneau. Anaïs est devenue la grande sœur de mes enfants. » En 2019, l’adolescente avait demandé à Jimmy Laurendeau de lui remettre son diplôme d’études secondaires à la fin de l’année scolaire. «Elle venait de lui demander, un mois avant son décès», se souvient Mme Létourneau. Collision frontale Le 4 décembre 2019, le véhicule conduit par le copain d’Anaïs Primeau, Samuel Roy, est entré en collision frontale avec un véhicule qui roulait en sens inverse sur la route 138 à Sainte-Martine. Le conducteur du deuxième véhicule avait confié au Soleil de Châteauguay, que les conditions routières étaient glissantes au moment de l’accident. Le jeune couple a perdu la vie. «On était très proches, on a énormément de peine, mais maintenant on essaie de mettre notre énergie pour que les choses bougent pour sécuriser la 138, pour tous les citoyens, mais aussi pour Ian et nos enfants qui, un jour, conduiront aussi sur cette route, explique la Martinoise. Il n'y a pas de risque zéro d'accident sur aucune route au Québec ni ailleurs, mais celle-ci a enlevé trop de précieuses vies, et on veut que ça cesse. » [caption id="attachment_96710" align="alignnone" width="444"] La famille Laurendeau, à gauche, avec Ian Primeau et Johanne Duquette, frère et mère d'Anaïs Primeau. (gracieuseté)[/caption] À lire aussi : «C’est un cauchemar cette route-là» Des mesures depuis l’accident Après cet accident, le ministre des Transports François Bonnardel avait présenté un plan d’intervention pour le tronçon de la route 138 entre Mercier et Sainte-Martine. La limite de vitesse est passée de 90 à 80 km/h ; des clôtures à neige sont maintenant installées pendant la saison hivernale et une bande rugueuse médiane a été ajoutée cet automne sur la chaussée. La Sûreté du Québec et le Service de police de Mercier ont mené plusieurs opérations de sensibilisation sur ce tronçon routier. La Sûreté du Québec a rapporté 218 opérations policières entre novembre 2019 et février 2020 à cet endroit. La famille Létourneau reconnait les efforts mis en place par le ministère des Transports ces derniers mois, mais elle est d’avis que davantage de mesures doivent être appliquées. Dans un communiqué publié lors du premier anniversaire du décès des Martinois, le groupe de citoyens dont fait partie la famille Létourneau demande au MTQ où en est le projet de haie brise-vent permanente sur le tronçon routier.  Le groupe questionne aussi le Ministère sur les façons d’améliorer la sécurité à la hauteur de la compagnie Mexuscan, où un grand nombre de camions circulent chaque jour. Mme Létourneau dit pouvoir compter sur l’appui de la compagnie dans la recherche de solutions. À lire aussi : La vitesse sera réduite sur la route 138 Une étude en cours Questionné à ce sujet, le ministère des Transports a répondu qu’une étude est en cours pour déterminer la possibilité d’implanter un brise-vent sur le tronçon ciblé.« Au cours des prochains mois, les résultats de cette étude permettront de privilégier la meilleure option en fonction de plusieurs facteurs (ex.: vents dominants, géographie du secteur, obstacles de la route, permissions environnementales à recevoir, acquisitions de terrain à obtenir, etc.)», explique Marie-Michelle Pilon, conseillère en communication au MTQ. L’objectif est d’instaurer «une combinaison de moyens», pour éviter que la poudrerie se retrouve sur la route, mentionne Mme Pilon. Elle souligne la collaboration des agriculteurs du coin qui ont accepté que les clôtures à neige soient installées sur leurs terres. Le MTQ a indiqué que l’ajout d’une voie réservée à la hauteur de la compagnie Mexuscan ne faisait pas partie du plan d’action pour améliorer la sécurité. Déneigement Après l’accident, le niveau d’entretien hivernal a été rehaussé «en améliorant les délais d'intervention pour le déneigement et particulièrement pour le déglaçage», assure le Ministère. On ne précise toutefois pas quels sont ces nouveaux délais d’intervention.