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Santé mentale: de l’aide pour les agriculteurs à La Maison sous les arbres

le samedi 01 août 2020
Modifié à 14 h 30 min le 24 juillet 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

(Collaboration spéciale Le Coup d'oeil)– Dans le contexte actuel de pandémie, plusieurs personnes peuvent ressentir de la détresse psychologique. Les agriculteurs ne font pas exception. Heureusement, il existe des organismes, comme La Maison sous les arbres, qui offrent une aide confidentielle et gratuite. Le centre de crise et de prévention du suicide La Maisons sous les arbres, situé à Châteauguay, est un organisme communautaire en santé mentale qui dessert aussi tout le territoire de la MRC des Jardins-de-Napierville. «Souvent, les gens ne savent plus où se tourner. Ils ne connaissent pas l’aide offerte parce qu’ils n’en ont jamais eu besoin auparavant», indique Roxane Thibeault, la directrice générale de La Maison sous les arbres. Au Québec, il existe 21 centres de crise comme celui-ci. On y offre des services d’écoute, mais aussi d’hébergement aux personnes âgées de 18 ans et plus. Les enfants de 14 ans et plus peuvent aussi obtenir de l’aide au téléphone auprès de cet organisme. Services offerts La Maison sous les arbres offre un service 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Il est possible de rencontrer un intervenant en face à face pour obtenir de l’aide psychosociale ou pour des problèmes relationnels ou familiaux. On y offre aussi de l’hébergement de crise. Une évaluation est faite, mais que ce soit parce que la personne a besoin d’un répit ou parce qu’elle veut sortir de son milieu, les critères pour avoir accès à l’hébergement sont larges. La consommation de drogue ou d’alcool et la violence ne sont naturellement pas acceptées. L’hébergement dure en moyenne sept jours. C’est gratuit et confidentiel. Les gens sont nourris et logés. Des rencontres de suivi sont aussi offertes après un séjour en hébergement. «Il n’y a jamais eu d’interruption de service pendant la pandémie», rappelle Mme Thibeault. Pour obtenir des services auprès de ce centre, il faut composer le 450 699-5935. Relances Il est souvent plus difficile de rejoindre les hommes. Si quelqu’un est inquiet pour un proche qui tient des propos suicidaires par exemple, que ce soit l’ex-blonde, un conjoint, ou un collègue, La Maison sous les arbres peut appeler la personne qui est en détresse. «Quand ils reçoivent notre appel, ils sont souvent soulagés de constater que des personnes s’inquiètent pour eux. Ils vont souvent accrocher à nos services de cette façon.» Agriculteurs Mme Thibeault siège aussi sur un comité qui traite de santé mentale à l’Union des producteurs agricoles. Elle remarque que si l’impact de la crise de la Covid-19 sur les agriculteurs ne semblait pas si important au plus fort du confinement, la situation tend à se détériorer pour certains d’entre eux, à mesure que le temps passe. «Les agriculteurs sont habitués d’être isolés, dit Mme Thibeault. Les problèmes de recrutement et d’embauche étaient déjà présents avant la pandémie. Il y a beaucoup de maraîchers qui ont de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre. Ce sont des personnes qui ont énormément de résilience. Eux, les mauvaises surprises, ils en vivent beaucoup, que ce soit les pertes de récoltes ou d’animaux.» Elle craint cependant que ces derniers ressentent de la détresse à rebours, lorsque les effets de la pandémie se feront davantage ressentir. «J’anticipe leur réaction dans quelques mois, au niveau des pertes financières liées à la Covid-19, dans le lait, les animaux, les grandes cultures, dit Mme Thibeault. On craint qu’il y ait plus de détresse psychologique. Ça fait 27 ans que je suis à La Maison sous les arbres. Un peu comme pendant la crise du verglas, on a peu d’appels pendant, mais beaucoup après. Au départ, les gens sont en mode adaptation. C’est un moyen pour survivre et passer à travers. Les gens réagissent toujours après coup.» Le comité en santé psychologique de l’UPA se rencontre et travaille en amont, assure Mme Thibeault.
On n’attend pas que les agriculteurs en détresse viennent à nous. On va vers eux. -Roxane Thibeault, directrice générale de La Maison sous les arbres
«Depuis le début du déconfinement, on note une hausse de l’intensité des crises, une hausse des demandes d’hébergement et du nombre d’appels», précise Mme Thibeault. Sentinelles agricoles La Maison sous les arbres forme des sentinelles agricoles, pour veiller à la santé psychologique des agriculteurs. Cette formation d’une journée est offerte au coût de 50 $. «On forme ces sentinelles parmi les gens qui gravitent autour des agriculteurs, comme les livreurs de lait, les gens qui travaillent dans les institutions financières ou les assureurs, pour qu’ils soient prêts à recevoir la détresse des agriculteurs, indique Mme Thibeault. Leur rôle est de dépister la détresse et de les référer aux bonnes ressources d’aide.» Les personnes qui acceptent de devenir des sentinelles le font de manière volontaire et bénévole. Ce sont souvent des personnes qui ont déjà des habiletés d’écoute, remarque Mme Thibeault. Les personnes intéressées à devenir une sentinelle agricole peuvent communiquer avec La Maison sous les arbres au 450 691-8882, poste 234.