Opinion

Sauvons les sofas abandonnés

le lundi 06 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 juillet 2015
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Chaque année, pendant la période des déménagements, on rappelle l’importance de ne pas abandonner son animal. Si, selon moi, cela s’avère une évidence, j’aimerais qu’on s’attarde à un autre problème d’abandon : celui du meuble laissé dans le logement vacant.

Il est nettement moins cruel d’abandonner un objet qu’un être vivant. J’en conviens. Par contre, il n’en est pas moins désagréable pour quelqu’un qui déménage de ne pas voir un logement vide à son arrivée.

Vous (ou vos gentils amis musclés) avez déjà forcé comme des bœufs pour sortir vos biens de l’ancien logement. La moitié de la «job» est donc  faite, et l’heure de la pizza/bière se rapproche. Mais voilà qu’une surprise vous attend dans votre nouveau logis : un beau divan que vous soupçonnez peser trois tonnes.

Don pas désiré

Ça m’est arrivée il y a quelques années lors d’un déménagement à Saint-Rémi. Les escaliers de l’immeuble donnaient du fil à retordre à mes amis déménageurs pour y faire passer mes meubles. Quand ils ont vu le sofa, seul dans le 3 et demi, ils n’ont eu qu’à me regarder pour que je comprenne : pas question d’y toucher. Il passerait la prochaine année avec moi. Par chance, j’avais l’espace pour l’accueillir.

Une amie a eu pas mal moins de chance. Déménageant à Montréal, elle avait elle aussi un sofa qui trainait dans l’appartement  où elle emménageait. Quelques jours après le déménagement, elle n’était plus seule… Son logement était infesté de punaises de lit. L’enfer!

Au Québec, le locataire doit laisser son logement en bon état. Et le propriétaire est tenu de livrer un appartement en bon état. On peut donc demander au propriétaire de se débarrasser de meubles abandonnés. Mais on s’entend que dans le feu de l’action d’un déménagement, la majorité du temps, le locataire le garde ou il l’abandonne sur le bord du chemin.

La destination des vidanges pour un divan ne devrait pas être l’option à privilégier. Non seulement c’est polluant, mais en plus, si tout le monde se met à jeter de si gros objets, le tonnage de matières résiduelles augmentera…tout comme le compte de taxes de tout le monde.  D’ailleurs, avez-vous vu le photoreportage publié sur le site Internet du Journal? Un paquet de vieux divans se sont retrouvés à la rue dans la région.

Des organismes communautaires acceptent les meubles en bon état, mais souvent le défi c’est de le transporter jusqu’au dit endroit. Il faut pouvoir compter sur des amis avec un bon «pick-up». Sinon, on peut toujours payer une compagnie qui s’en débarrassera pour nous. Je sais, ce n’est pas l’option rêvée, mais dites-vous que le futur locataire vous dira secrètement merci et les éboueurs aussi.

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