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Six pompiers sont intervenus à l’École des Bons-Vents

le mercredi 31 octobre 2018
Modifié à 18 h 58 min le 31 octobre 2018
Par Simon Deschamps

sdeschamps@gravitemedia.com

Un incendie rapidement maîtrisé à l’École des Bons-Vent à Mercier, vendredi après-midi, a mobilisé six pompiers. Or, selon le schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC de Roussillon pour la Ville de Mercier, 14 pompiers auraient dû être déployés puisqu’une école représente un bâtiment à risque très élevé selon la classification du ministère de la Sécurité publique. Directeur du Service incendie de Mercier, Éric Steingue avance que la situation ne le nécessitait pas. « À notre arrivée, le feu était éteint par un gicleur. On est intervenu selon les règles de l’art », a-t-il indiqué en entrevue au Soleil de Châteauguay. Un chef aux opérations est arrivé sur les lieux environ « six ou sept minutes » après l’appel, selon M. Steingue. « Le chef qui arrive à sept minutes voit le détail. Là tout de suite il va dire s’il a besoin d’une ville, deux villes, trois villes ou pas de ville en renfort. C’est lui qui prend cette information-là. À sept minutes, il avait les détails complets et à 17 minutes il avait donné son incendie sous contrôle. On était à l’intérieur, on avait fermé l’eau, ouvert les portes et on avait validé que le feu n’avait passé sur absolument rien », a-t-il détaillé. Il a affirmé avoir donné le « 10/10 feu sous contrôle » à la centrale à « l’intérieur du délai du schéma de risques ». Un incendie sous contrôle est déclaré lorsqu’il n’y a plus de flammes et que toutes les informations ont été validées, précise-t-il. [caption id="attachment_52110" align="alignleft" width="339"] De la fumée était visible à l'intérieur de l'école.[/caption] Le directeur explique que le feu s’est produit dans la cuisine de l’établissement. Un bac en plastique a été oublié sur la cuisinière et il a fondu. Les gicleurs sont partis. M. Steingue a fait savoir que l’incident a été circonscrit à la cuisine et seul le bac a subi des dommages par le feu. « C’est un dégât d’eau qu’on a là, avec de la fumée dans le bâtiment. On n’a pas eu à éteindre le feu. On a de la légère fumée. On a ouvert les fenêtres, ouvert les portes comme il le faut. On a arrêté le système de gicleurs. Une tête qui coule c’est beaucoup d’eau au sol, à peu près 35 gallons par minute », a-t-il déclaré. Sur un pied d’alerte Selon le schéma de couverture de risques de la MRC de Roussillon pour Mercier pour un bâtiment à risque très élevé, 14 pompiers doivent intervenir dans un délai de 15 minutes lorsque l’événement survient à l’intérieur d’un périmètre urbain et en 20 minutes hors périmètre urbain. M. Steingue indique que le Service incendie de Mercier a « pagé » 31 pompiers et trois chefs pour une « générale », afin qu’ils soient sur un pied d’alerte, comme c’est le cas pour chaque appel incendie de la municipalité. Il soutient que son équipe avait toutes les informations pertinentes avant d’arriver sur les lieux. « Avant d’arriver sur les lieux, nous avions la directrice de l’école qui a rappelé le 911 pour confirmer que tous les élèves sont sortis selon les procédures. Au départ, nous avions l’alarme incendie qui nous donne l’appel. On nous confirme que tous les élèves sont sortis, qu’il y a une tête de gicleur qui est en opération dans la cuisinette », a-t-il relaté. Il confirme que six pompiers étaient présents au début de l’intervention. Trois autres se sont rajoutés pour terminer l’opération nettoyage, amenant avec eux vadrouilles et «squeegees», pour absorber le dégât d’eau. Changements réclamés [caption id="attachment_38184" align="alignleft" width="326"] Éric Steingue[/caption] M. Steingue indique qu’une ville n’est pas dans l’obligation d’avoir un schéma de couverture de risques. Il cite en exemple la Ville de Chambly et de Carignan qui n’en ont pas. À l’échelle provinciale cinq municipalités n’ont pas adhéré au schéma de risques de leur MRC. « Un schéma de risques la seule affaire que ça fait, ça immunise une Ville contre des actions si elle suit à 100 % ce qui est écrit dedans. C’est la seule chose à quoi ça sert », a-t-il soutenu. La Ville de Mercier a adhéré au schéma de la MRC de Roussillon, attesté en 2013. M. Steingue, qui a participé au projet pilote sur la réforme sur la sécurité incendie à la MRC de La Matapédia, à Amqui, en 1999-2000, affirme que si la situation l’avait nécessité, les renforts étaient prêts. Du même souffle, il dit espérer des changements au schéma de couverture de risques auquel la Municipalité a accepté d’adhérer. « Si on avait eu un feu et que l’on perd l’école au complet, on ne serait pas resté à ce nombre-là. Le chef n’aurait pas hésité à appeler Châteauguay, Léry, Saint-Constant, Saint-Urbain. Quand on a besoin d’autres ressources, on appelle, mais quand on n’en a pas besoin on n’appelle pas. On continuera à faire ça, à gérer de façon efficiente notre Service incendie. Le prochain schéma va être écrit différemment », a-t-il affirmé. En septembre, la Ville de Mercier s’est retirée d’une entente multi casernes avec Châteauguay. « Ce qu’on a annulé c’est le multi caserne dès l’appel initial sur l’ensemble des appels. C’est juste ça. Je sens qu’il y a du monde qui cherche des problèmes où il n’y en a pas. Quand on a besoin du monde, on l’appelle le monde. Le feu de l’école il n’y avait aucune nécessité de d’autres ressources », a-t-il insisté. Qu’est-ce qu’un schéma de couverture de risques Le ministère de la Sécurité publique définit un schéma de couverture de risques en sécurité incendie, sur son site Internet, comme un « outil de gestion des risques d'incendie et de prise de décision pour les élus municipaux » en plus d’être « un outil de planification » pour les pompiers et autres « responsables des opérations de secours ». Le schéma permet de connaître les risques d’incendie sur un territoire donné, de prévoir des mesures de préventions et de « planifier tous les éléments de l'intervention en incendie afin de limiter les conséquences lorsque le feu se déclare. » Les mesures contenues dans un schéma de risques permettent de mieux protéger les citoyens, fait valoir le ministère de la Sécurité publique. [caption id="attachment_52376" align="alignleft" width="704"] Extrait du schéma de couverture de risques en sécurité incendie de la MRC de Roussillon. Le tableau décrit le déploiement de la force de frappe du service incendie de Mercier pour les catégories de risques élevés et très élevés.[/caption] À lire aussi: Incendie dans une école de Mercier