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SOS : À qui d’intervenir sur le lac Saint-Louis ?

le mercredi 02 octobre 2019
Modifié à 9 h 16 min le 02 octobre 2019
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Les plaisanciers, pêcheurs et chasseurs sont nombreux à profiter des eaux du lac Saint-Louis. Si une panne, un malaise ou une urgence survient pendant une sortie sur le territoire de Léry, qui viendra au secours ? La réponse n’est pas simple. La municipalité de Léry est la seule ville riveraine du lac Saint-Louis, rives nord et sud confondues, à ne pas avoir de bateau pour les sauvetages nautiques. Ces dernières années, lorsqu’un appel 911 était logé à partir du lac Saint-Louis, à la hauteur de Léry, ses deux voisins, les services incendies de Beauharnois et Châteauguay, mettaient leur bateau à l’eau et se rendaient sur place. «Il n’y avait pas un protocole officiel, mais on avait établi des cartes marines pour déterminer le territoire de Léry sur le lac», explique Patrick Desmarais, directeur du service incendie de Châteauguay. Les deux services facturaient la Ville de Léry pour payer le salaire des pompiers qui se sont déplacés «comme c’est déjà le cas lorsqu’un service incendie vient en entraide à un autre pendant un feu», indique M. Desmarais. Le montant facturé pour une sortie nautique variait selon la durée de l’intervention. En moyenne, c’est entre 1000 $ et 1500 $ (par ville) pour les quatre heures minimums facturées. Le relais à la Garde Côtière Depuis le début de l’année,  les pompiers de Léry n’appellent plus systématiquement leurs voisins pour une intervention sur l’eau, mais plutôt la Garde côtière canadienne. «Le fleuve Saint-Laurent, et donc le lac Saint-Louis, ce n’est pas la responsabilité des pompiers, c’est la juridiction de la Garde côtière», justifie Éric Steingue, directeur du service incendie de Léry. La majorité des appels sur le lac sont non-fondés ou sont liés à des pannes, avance M. Steingue. Selon lui, sortir des bateaux systématiquement est «un gaspillage de fonds publics». «Les gens appellent pour nous dire qu’ils pensent avoir vu quelque chose sur l’eau et là, faudrait qu’on envoie l’armée», commente le directeur de Léry. Il se questionne à savoir si ce ne serait pas plutôt la responsabilité de la police de Châteauguay, qui dessert Léry et offre une patrouille nautique, qui devrait intervenir pour les sauvetages nautiques. [caption id="attachment_69789" align="alignnone" width="444"] Éric Steingue, directeur du service incendie de Léry. (Photo:Michel Thibault)[/caption] Beauharnois et Châteauguay en équipe Questionnés au sujet de la nouvelle façon de faire de Léry, les directeurs des services incendie de Beauharnois et Châteauguay disent respecter la décision de leur voisine. Ils ne partagent toutefois pas cette vision d’intervention sur l’eau. Les deux municipalités ont une entente stipulant que chaque fois qu’un appel provient des eaux de Châteauguay ou de Beauharnois, les deux bateaux sont mis à l’eau. Aucun dollar n’est facturé pour cette aide mutuelle. «Pour nous, c’est une question de sécurité pour les intervenants, dit le directeur des pompiers de Beauharnois Jean-Maurice Marleau. Généralement, quand on doit intervenir c’est soit à la noirceur ou lors d’intempéries. On veut être efficaces mais aussi s’assurer de la sécurité de nos hommes.» Les deux directeurs croient aussi à leur rapidité d’intervention. «En moins de 5 cinq minutes je peux avoir du personnel sur l’eau, indique M. Desmarais. Même si c’est juste un bateau en panne, avec le courant, l’embarcation peut dériver rapidement sur le lac et se rendre soit dans la Voie maritime, vers le pont Mercier ou dans le fleuve où il y a les rapides à LaSalle.» Questionnés sur le fait que de nombreux appels sont non-fondés, les deux directeurs dressent un parallèle avec les alarmes incendie. «La majorité du temps les alarmes incendie ne sont pas fondées, mais on doit y aller faire des vérifications», illustre M. Marleau. [caption id="attachment_49232" align="alignnone" width="444"] Le bateau des pompiers de Châteauguay. (Photo:Patricia Blackburn)[/caption] La Garde côtière coordonne les opérations de recherche et sauvetage sur le fleuve La Garde côtière confirme qu’elle a la responsabilité de coordonner les opérations de recherche et de sauvetage sur le fleuve Saint-Laurent, et donc sur le lac Saint-Louis. «Quand un appel entre au 911, ou par les ondes radio du bateau, nous sommes contactés et on déploie les unités», mentionne la porte-parole de la garde côtière chez Pêches et océans Canada Pascale Fortin. Ces unités peuvent être des patrouilles nautiques de l’organisme fédéral ou encore des partenaires, dont les services incendies. «On sait exactement où se trouvent les unités en temps réel. C’est l’unité la plus proche qui va venir», souligne-t-elle. La porte-parole ne pouvait donner de statistiques précises pour le lac Saint-Louis, mais elle a indiqué que le Centre secondaire de sauvetage maritime a traité 1658 cas en 2018 dans tout le Québec. Nombre d'interventions sur le lac Saint-Louis en 2018 9: sur le territoire de Châteauguay 4: en assistance à Beauharnois 4: sur le territoire de Léry (Source: Service incendie de Châteauguay et de Léry)