Faits divers

Un tenancier affronte des membres du crime organisé

le vendredi 18 mai 2018
Modifié à 15 h 18 min le 18 mai 2018
Par Production Gravite

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(Texte de Marie-Josée Bétournay) Le tenancier d’une salle de billard de Châteauguay a affronté des membres du crime organisé à l’intérieur de l’établissement il y a quelques mois, rapporte le Journal de Montréal. Selon le quotidien, Serge Massé, gérant du Dooly’s a découvert que la salle de bains de l’établissement était destinée à la transaction de drogue. M. Massé, qui a apporté par la suite des changements aux tâches des agents de sécurité, s’est attiré la colère du revendeur de stupéfiants. «Le gars, une méchante armoire à glace tatouée tout partout, est venu me voir pour me menacer. Je lui ai dit de fermer sa gueule et de me laisser faire mon travail. Et que des “deals” de “dope” dans mon bar, il n’y en aurait pas», confie le gérant au Journal de Montréal. Le lendemain des événements, un autre homme relié au crime organisé s’est rendu au Dooly’s aviser Serge Massé que «le gars de la veille cassait des bras pis des jambes depuis l’âge de 14 ans». Ce à quoi M. Massé a répondu : «Fais ta job et je vais faire la mienne», mentionne le Journal de Montréal. M. Massé affirme au quotidien montréalais qu’à la suite de ses événements, un homme est venu à sa rencontre pour lui dire qu’il ne recevrait plus de menaces de la part du groupe relié au crime organisé. Projet pilote CIBLER Selon nos informations, l’histoire de la salle de billard Dooly’s a été relatée dans le cadre du projet pilote CIBLER (Concertation sur l’Intimidation dans les Bars Licenciés avec l’Équipe de Renseignement) de la Sûreté du Québec. Du mardi 17 avril au samedi 12 mai, les policiers de la Sûreté du Québec, appuyés de leurs collègues de corps policiers municipaux et de la Gendarmerie royale du Canada, ont visité des bars ciblés afin d’établir des liens avec leurs tenanciers et le personnel ainsi que de les conseiller sur la Loi sur les Infractions en Matière de Boissons Alcoolisées (LIMBA) ainsi qu’en matière de sécurité, peut-on lire sur le site Internet de la Sûreté du Québec. Le service de police de Châteauguay a participé à l’opération. «Des policiers en uniforme à bord de véhicules de patrouille, accompagnés d’agents en renseignement et d’enquêteurs sont intervenus dans les établissements ciblés. Ces groupes se sont déplacés en convois d’un établissement à l’autre dans le but de démontrer l’union des corps de police et lancer un message clair aux acteurs du monde interlope à savoir qu’ils sont sous surveillance constante et que la pression sur eux sera maintenue», précise Jean-Philippe Hurteau, sergent sociocommunautaire et relations médias au service de police de Châteauguay. 75 établissements visités Les policiers se sont arrêtés dans plus de 75 établissements en Montérégie, soulève M. Hurteau. «Les différentes visites ont permis d’obtenir plusieurs informations qui pourront éventuellement servir aux unités d’enquête», précise-t-il. Lorsque Le Soleil de Châteauguay demande si la présence du crime organisé au Dooly’s se veut un cas isolé, le service de police de Châteauguay, M. Hurteau fait part : «Je peux vous certifier que les patrouilleurs s’assurent de visiter les établissements licenciés sous notre juridiction et qu’ils interviennent sur le champ lorsqu’ils sont témoins de comportements délinquants». Le porte-parole du service de police de Châteauguay encourage les tenanciers et toute personne témoin «d’activités suspectes» à communiquer lui en composant le 911, dans le cas d’une urgence, ou le 450 698-1331, option 5. «Il est toujours possible de donner de l’information de façon confidentielle au 450 698-3229», conclut-il. Permis d'alcool La Régie des alcools, des courses et des jeux explique que des tenanciers ont déjà vu leur permis suspendu pour cause de trafic de stupéfiants. Me Joyce Tremblay, responsable des communications et porte-parole de la Régie, ne peut confirmer si des cas se sont produits sur notre territoire. «La suspension de permis varie d’une journée à six mois. Je ne peux pas me prononcer, car il y a une gradation», dit Me Tremblay. La gradation dépend de plusieurs facteurs, dont l’implication du titulaire dans l’événement. Les conséquences ne seront pas les mêmes pour le tenancier soupçonné de vendre des stupéfiants et un sachet vide de drogue trouvé dans un établissement, poursuit la porte-parole en précisant que le tenancier ne s’expose à aucune amende. Dès qu’un permis est suspendu, les policiers se rendent sur les lieux. «Ils vont apposer des scellés pour s’assurer que le titulaire ne vende pas d’alcool. La Régie va voir à ce qu’il n’y ait pas de clients», dit Me Tremblay. Le titulaire dispose de 30 jours pour porter la décision en appel devant le tribunal administratif, poursuit la porte-parole de la Régie.