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COVID-19

«Tout le monde a fait du mieux qu’il pouvait» - Dre Julie Loslier

le mercredi 10 mars 2021
Modifié à 14 h 15 min le 02 mars 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Comme professionnelle de la médecine, docteure Julie Loslier a vu poindre les premiers signaux d’alarme dès qu’elle a entendu parler des cas de contagion en Chine et de la situation sur les bateaux de croisière au début 2020. « Est-ce qu’on a été pris par surprise? C’est quand même un coronavirus et on sait que c’est contagieux. On s’attend cycliquement, dans l’histoire à des épisodes de contagion. Mais est-ce qu’on s’attendait qu’un an plus tard, nous serions dans la gestion pour éviter une troisième vague ? Non. Pas du tout. C’est une première dans l’ère moderne et ça frappe fort », explique la directrice de la santé publique de la Montérégie.

La force d’un réseau

Néanmoins, la responsable de la grande région de la Montérégie croit que tout le monde a fait du mieux qu’il pouvait à travers ce scénario non écrit d’avance. « On a vu la force d’un réseau. Chacun a fait au mieux de ses connaissances. En plus, les gens ont fait des choses qu’ils n’avaient jamais faites. On a su s’adapter », lance Dre Julie Loslier, visiblement fière de son équipe. L’autre réseau ayant fait défaut selon elle cependant, est celui social. « En cette ère moderne, l’un des défis a été la question et la gestion des réseaux sociaux. On a vécu une infodémie. La circulation de la fausse information, qui n’est pas toujours la bonne chose à lire. L’info est très accessible. Il y a tant de sources que les gens doivent faire un tri. Mais avant tout, ils doivent accepter les solutions mises en place par les autorités. Nous devons savoir reconnaître ce qui est crédible », juge celle qui a vu les sections de commentaires s’intensifier au même rythme que la COVID.

Il y a de l’espoir

La vaccination qui prend son erre d’aller est la lueur d’espoir qui était tant attendue par les autorités. « Le vaccin c’est très important. C’est efficace pour réduire les complications. Le but étant que la circulation soit atténuée le plus possible. Il y a de l’espoir. Mais il ne faut pas relâcher. Nous protégeons les plus vulnérables pour donner un dernier boum », relate Julie Loslier. Or, il est trop tôt pour relâcher les efforts. « La Montérégie, oui nous avons été affectés, mais beaucoup moins que Montréal ou Laval par exemple. On s’en tire bien, mais c’est fragile avec l’arrivée des variants. Nous faisons partie de cette grande couronne et ce n’est pas le temps de relâcher. Les variants sont beaucoup plus contagieux et pourraient remplacer la souche initiale, nous entraînant vers une grave troisième vague. Il faut se le dire, un an plus tard la pandémie n’est pas terminée », poursuit celle qui aimerait néanmoins voir les jeunes obtenir plus de libertés. « Je suis d’accord, avec Pierre Lavoie par exemple. Il est urgent de reprendre le sport. Mais nous devons nous montrer prudents. Les jeunes sont vecteurs et font circuler le virus. Mais cela étant dit, on voit les impacts négatifs et quelques allègements sont espérés », conclut la mère de trois enfants qui ont bien hâte de recommencer à bouger.