Très frais, le bonheur !

«J'ai eu quatre brochets et deux dorés. Un gros doré puis un moyen», a lancé Raphaël Gingras avec enthousiasme.

Dans les mitaines du garçon de dix ans, un poisson fraîchement sorti de sous la glace de la rivière Châteauguay, dans la ville du même nom, en ce premier dimanche de février. Sur son visage, un grand sourire et des yeux pétillants.

Poisson symbole du bonheur partagé avec son grand-père Marcel Caouette, grand pêcheur et chasseur devant l'Éternel, comme on dit. Et des amis comme Jonathan Ste-Marie.

Le groupe surveille une trentaine de brimballes plongeant chacune un filin dans un cercle d'eau vive. 

«Ça faisait longtemps qu'on avait pas pu venir en camion sur la rivière. Il y a 16 pouces de glace», a observé M. Caouette. L'épaisseur de l'eau gelée est toutefois inégale. Par endroits, la Châteauguay n'est pas solide du tout. Les habitués ne s'aventurent pas à l'aveuglette. Ils connaissent la place et la glace.

«Regardez là-bas, il y a un hibou.  Si vous approchez pour aller le voir, n'allez pas tout droit, ce n'est pas solide en avant,  suivez les traces au bord», a prévenu M. Ste-Marie.

«La température est idéale cet hiver pour pêcher», a apprécié M. Caouette. Le thermomètre marquait - 1 degrés. Le vent était léger.  «L'eau de la rivière est aussi beaucoup plus belle qu'avant», il a assuré en enlevant à l'aide d'une louche orange un peu de glace en train de se former dans un rond.

Plutôt que la télé

Un peu plus loin dans la blancheur, Arthur Lejeune pêchait en solitaire. «J'ai pris un brochet et deux petits dorés que j'ai remis à l'eau. Ça fait quatre ou cinq fois que je viens cette année. Ça me fait sortir plutôt que de regarder la télévision», il a exprimé. Une brimballe s'est animée. L'homme a vérifié. Il n'y avait rien au bout de la ligne. «Parfois, c'est le vent qui les fait bouger», il a noté. Il s'est assis en attendant d'autres mouvements.