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Un cadeau de grande valeur pour Héritage Saint-Bernard

le mercredi 04 mai 2022
Modifié à 17 h 02 min le 04 mai 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Le petit blongios, une espèce rare, est l’un des oiseaux qu’on peut trouver dans cet écosystème. (Photo : Dominic Gendron)

La superficie des milieux naturels protégés s’agrandit à Châteauguay. L’homme d’affaires à la retraite Angelo Turchetta a donné un terrain de 17,25 hectares à Héritage Saint-Bernard. Constituées majoritairement de milieux humides, ces terres ont une faible valeur économique, mais c’est justement la présence d’eau qui les rend précieuses pour la protection environnementale, indique l’organisme.

Situé derrière la station d’épuration des eaux usées, en périphérie du corridor vert Châteauguay-Léry, ce terrain joue le rôle de «zone tampon» entre le béton et la nature, fait savoir Dominic Gendron, directeur à la protection et à l’aménagement du territoire à Héritage Saint-Bernard.

Les milieux humides rendent des «services écologiques», dont la rétention et filtration d’eau. Sa végétation filtre l’air, explique-t-il. C’est aussi l’habitat de plein d’espèces d’oiseaux, d’amphibiens, de poissons.

Les oiseaux qui vivent dans l’île Saint-Bernard vont dans le marais et vice-versa. «Ils ont à se déplacer moins longtemps pour aller chercher de la nourriture donc ils sont plus souvent auprès de leurs petits», illustre M. Gendron.

Le petit blongios, dont seulement 200 couples restent encore au Québec, est l’un des oiseaux qu’on peut trouver dans cet écosystème.

À court terme, l’organisme ne prévoit pas aménager ce terrain humide, car aucun sentier ou surface terrestre n’y est praticable. Toutefois, les étudiants en recherche y seront les bienvenus.

Aperçu du lot. (Image : Héritage Saint-Bernard)

Un terrain inondé

C’est en fait l’intérêt d’étudiants universitaires qui ont «ouvert les idées» au donateur du terrain, Angelo Turchetta. Le résident de Léry recevait souvent des appels des curieux qui voulaient effectuer des recherches sur son terrain, mentionne-t-il. Il les laissait faire.

«Je n’ai pas eu d’autres nouvelles d’eux, mais c’est là que j’ai eu l’idée de passer [le lot] à Héritage Saint-Bernard», dit-il.

Celui qui a travaillé comme homme d’affaires dans le domaine de la construction pendant une trentaine d’années avait acheté ce terrain dans les années 1970. Une inondation l’a rendu inutilisable au développement, raconte-t-il.

Arrivé à la retraite, M. Turchetta a voulu «faire le ménage dans les terrains». Ce lot particulier a une valeur monétaire de 190 000 $. 

«J’ai payé des taxes toutes ces années-là et je me suis dit, c’est assez. On va regarder ce qu’on fait avec», dit-il. 

M. Turchetta a eu accès au Programme des dons écologiques du gouvernement fédéral. Ce dernier procure des avantages fiscaux aux propriétaires qui font don d’une terre.

Le groupe Nature-Action Québec (NAQ), a prêté main-forte à Héritage Saint-Bernard dans ce dossier. NAQ a apporté son expertise et un appui financier via le Projet de partenariat pour les milieux naturels. Ce programme est issu d’une convention de cofinancement entre les gouvernements du Canada et du Québec.

Dominic Gendron, d’Héritage Saint-Bernard, témoigne de l’importance des milieux humides dans la protection de la biodiversité. (Photo : Le Soleil – Denis Germain)

Un projet de don écologique comprend de nombreuses dépenses, dont les frais de notaires, et ceux liés aux évaluations environnementale et marchande de la propriété mentionne Mélanie Thibault, responsable des communications d’Héritage Saint-Bernard.

L’organisme a déposé une demande de reconnaissance du nouveau terrain à titre de réserve naturelle auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.