chronique
Opinion

Un chat avec un milliard de souris

le jeudi 10 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 10 décembre 2015
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Plein de gens ont donné du temps et de la nourriture pour les pauvres cette semaine. C'est bien mais c'est aussi triste.

C'est terrible qu'en 2015 la faim persiste alors que nos capacités de production sont faramineuses.

Un grave problème, c'est que des voraces en veulent toujours plus. Mon petit doigt qui voit défiler les vidéos sur youtube me dit que vous adorez les chats. En avez-vous déjà vu un engranger un milliard de souris et les garder toutes pour lui ? Il y a plein d'humains gras dur sourds aux estomacs de leurs semblables qui gargouillent. Une bonne affaire, ce serait que les entreprises payent leur monde comme du monde. Depuis 20 ans, le panier d'épicerie a augmenté de 78 % au Québec, selon des données compilées par TC Media. Le salaire moyen ? 46 %. Comme la bouffe est la dépense la plus importante dans un budget, on comprend que la faim touche de plus en plus de ventres.

Mais, il y a de la lumière de Noël au bout du tunnel. Le pdg d'une importante société a posé en 2015 un geste qui me remplit d'espoir. C’était dans la dernière édition du journal Les Affaires. Après avoir constaté que les employées des centres d'appel de sa compagnie se démenaient près du seuil de la pauvreté, le grand patron de l'assureur Aetna aux États-Unis, Mark Bertolini, a décidé de fixer le salaire minimum dans son entreprise à 16 $ US l'heure. Pas mal plus que le salaire minimum imposé par la loi. Le plus encourageant, c'est que son geste a été imité par Walmart et Target.

C'est un pas. Il y a aussi le pdg de Facebook et sa femme qui ont promis de verser 99 % de leurs actions à une fondation de charité leur appartenant. C'est un autre pas mais ce n'est pas l'idéal.

Pour éviter que sur cette belle planète des gens gagnent 25 cents et d'autres 200 $ l'heure pour le même travail, il faudrait un gouvernement mondial unique social-démocrate. Ce bon Albert Einstein qui était assez fort en calcul prônait ça pour amener la paix sur Terre. Encore là, il y a des photons au bout du tunnel. On a qu'à penser à la conférence de Paris sur le climat. Je crois qu'un jour pas si lointain les pays vont s'unir pour faire la guerre à la faim. Faire en sorte que chacun profite de cette seule vie qu'il a.