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Un compte de taxes élevé, mais des maisons moins chères

le jeudi 30 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 30 avril 2015
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Les citoyens de Châteauguay ont peut-être raison de se plaindre de leur compte de taxes élevé. Selon l’enquête menée par TC Media, leur municipalité se situe dans le premier tiers des villes les plus taxées au Québec.

Si on la compare à des villes d’une population similaire et faisant aussi partie de la Communauté urbaine de Montréal, Châteauguay est un peu plus gourmande en terme de taxes imposées à ses citoyens. À Saint-Eustache ou à Mascouche entre autres, les propriétaires de maisons moyennes déboursent quelques centaines de dollars en moins par année. Respectivement, 2487$ et 2650$ annuellement, comparativement à 2905$ à Châteauguay (voir la section ci-bas pour les détails du calcul).

«C’est en effet quelque chose sur lequel il faudra travailler», admet la mairesse Nathalie Simon en regardant les tableaux que le Journal lui a présentés. Elle constate que ces deux villes comparées à Châteauguay ont en revanche une valeur moyenne des logements plus élevés. «Il faut aussi considérer ce prix dans la balance, et à Châteauguay, les maisons sont encore très abordables, ce qui nous permet d’être attrayants pour les jeunes familles».

Services et qualité de vie

Plusieurs facteurs, selon elle, peuvent expliquer ce compte élevé refilé aux citoyens. «On a fait le choix de se doter de services exceptionnels qui ont un coût, mentionne-t-elle, et qui ajoute à la qualité de vie. Puis, d’un autre côté, il y a l’héritage du passé qu’il faut assumer, comme les ententes qui ont été faites avec la police et qui pèsent lourd dans le budget de la Ville, ou le mauvais entretien des infrastructures.»

Entrerait aussi dans l’équation la chute de la valeur des maisons à la suite de la crise autochtone de 1990, qui avait conduit au blocage du pont Mercier. «Ça été très, très long par la suite de revenir à des valeurs mobilières plus près de celle du marché, fait valoir la mairesse. Et c’est plus facile de contrôler les dépenses pour une Ville quand on a une valeur mobilière uniformisée plus forte.»

Une question de temps avant de se faire rattraper

Il ne s’agitait toutefois que d’une question de temps avant que Châteauguay se fasse rattraper, selon Nathalie Simon. «Les dépenses des municipalités vont en augmentant. Et il y a de plus en plus d’exigences gouvernementales à respecter, notamment pour le service de sécurité incendie et pour le service de police. Ceci finira par peser sur le compte de taxes de tout le monde. Pour notre part, on se félicite d’avoir réussi à maintenir l’augmentation en dessous de celle du coût de la vie.»

Taux global de taxation uniformisé (TGTU)

Parmi les indicateurs qui permettent de comparer les municipalités entre elles, le taux global de taxation uniformisé (TGTU) «permet de quantifier l'effort fiscal des contribuables», selon la définition du ministère des Affaires municipales.

On obtient ce taux théorique en divisant l'ensemble des revenus de taxes d'une municipalité par la valeur foncière totale des immeubles imposables. Cette donnée n'est donc pas exacte, car le calcul inclut les commerces et industries, mais elle se rapproche très près de la réalité.

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