Faits divers
Justice

Un condamné pour leurre informatique minimise l'impact de sa conduite

le mercredi 24 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 24 février 2016
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Donald Labelle a omis des détails importants lorsqu’il s’est plaint au journal Le Soleil de Châteauguay de «vivre un enfer» après avoir purgé 15 mois de prison pour leurre informatique et incitation d’une personne âgée de moins de 18 ans à des contacts sexuels.

«La trame factuelle n’est pas respectée», a fait savoir Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole du Procureur des poursuites criminelles et pénales, à la suite de la publication de l’article «Je ne suis pas capable de refaire ma vie» dans Le Soleil du 3 février.

Devant la juge

M. Labelle avait raconté au journal avoir clavardé avec une adolescente de 14 ans qui était en fait une policière de la Sûreté du Québec. Le résidant de Mercier à l’époque disait avoir été attiré par la photo de celle-ci et qu’elle paraissait avoir 20 ou 25 ans. Il soutenait avoir répondu à une question de nature sexuelle de son interlocutrice et s’être rendu à un rendez-vous comme «ami». Rendez-vous où il a été arrêté par la SQ.

M. Labelle ne l’avait pas précisé au journal mais il avait apporté un condom pour la rencontre avec celle qu’il croyait adolescente. Un fait qu’il a reconnu lors de sa comparution devant la juge Odette Perron, le 20 novembre 2013, dont l’enregistrement a été transmis au Soleil de Châteauguay.

M. Labelle a soutenu qu’il avait changé d’avis et ne voulait pas rencontrer l’adolescente. «Notre prétention c’est qu’on ne roule pas de Mercier à Beloeil quand on n’a pas l’intention de voir quelqu’un», a dit à la cour la procureure de la Couronne Elise Maldemay.

Les échanges par écrit via Facebook ont commencé le 11 septembre 2013 et l’âge de l’adolescente a été précisé au départ, selon la preuve admise par M. Labelle. Dès le lendemain, la conversation a pris des connotations sexuelles et le rendez-vous a été fixé le 18 septembre.

Immature

Selon un rapport présentenciel et un rapport sexologique, M. Labelle est un homme «immature qui tend à se présenter sous un plus beau jour que ce qu’il est réellement», a indiqué au tribunal Me Maldemay, le 27 février 2014. «Il minimise les impacts de sa conduite et c’est très clair que, dans ce cas-ci, il y a besoin d’un suivi le plus long possible», a-t-elle observé.

Attitude déplacée

La procureure a informé la juge Perron que M. Labelle avait eu une attitude déplacée avec le sexologue qui l’a évalué. «Il a fait preuve d’intimidation relativement à des connaissances qui faisaient partie du milieu criminel», a fait part Me Maldemay.

En entrevue au journal à la fin du mois de janvier, M. Labelle a assuré n’avoir aucune attirance sexuelle pour les mineures et affirmé grandement regretter son geste. «Je m’en veux chaque jour», a-t-il dit.

Sentence

Prison

Sans antécédents, Donald Labelle a été condamné à 15 mois de détention, qu’il a fini de purger en septembre 2014.

Conditions    

Ne pas être en présence physique de mineurs

A)     Sauf pour ses enfants

B)      Pour les autres enfants; sauf s’il est accompagné d’un adulte responsable au courant des présentes accusations

-          Interdiction d’utiliser un appareil donnant accès à internet, sauf pour fournir des informations relatives à ses heures de travail à la CCQ, en présence d’un adulte responsable au courant de sa problématique.

-          Le cellulaire est permis pour fins d’emploi légitime et rémunéré.

-          Interdiction de résider dans un endroit où il y a un ordinateur ou tout équipement permettant l’accès à internet.

 

Autres conditions             

- Fournir un échantillon d’ADN

-          Inscription au registre des délinquants sexuels à perpétuité

-          Probation de trois ans

-          Suivre une thérapie sexuelle