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Un couple de sinistrés du 129-131 Maple raconte leur sauvetage

le mercredi 06 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 06 avril 2016
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Si on avait raconté à Louisette et Laurent Viens qu’ils auraient à monter et descendre un escalier sans déambulateur et à fuir leur logement du 4e étage par l’échelle des pompiers, ils n’auraient pas cru que c’était possible. C’est pourtant ce qui est arrivé le 24 mars lorsque l’incendie s’est déclaré au 131, boulevard Maple à Châteauguay.

Le couple d’octogénaires écoutait la télévision lorsque l’alarme de leur immeuble s’est déclenchée. «J’ai ouvert la porte de notre appartement situé au 4e étage et j’ai senti de la fumée, raconte M. Viens.  Nous avons mis nos manteaux d’hiver et nous nous sommes dirigés vers les escaliers puisque l’ascenseur ne fonctionne pas dans ces moments.» Or, descendre dans l’immeuble était difficile pour le couple puisque Mme Viens doit absolument se déplacer avec un déambulateur et une canne. «Rendus au troisième étage, la fumée est soudainement devenue très dense et il était évident qu’elle était toxique puisqu’elle nous brûlait la gorge et les yeux, relate Laurent Viens. Louisette a alors dit : ‘’ce n’est pas vrai qu’on va mourir ici’’. Nous sommes remontés au quatrième étage en utilisant toute notre volonté de survie.»

Descendus par la grande échelle

De retour dans son appartement, le couple a pris la décision de se réfugier sur son balcon dans l’espoir d’être évacué et pour ne plus respirer de fumée. Un de leur fils est arrivé sur les lieux peu de temps après et a aperçu ses parents sur le balcon. «Quand on a vu Alain, ça nous a calmés, rassurés», se souvient Mme Viens.

Les pompiers de Châteauguay ont déployé l’échelle de 45 pieds pour venir les secourir.  «Afin de pouvoir descendre par l’échelle, nous devions passer par-dessus la barrière du balcon, ce qui était impossible pour Louisette et moi», raconte M. Viens. Un pompier les a aidés à passer par-dessus bord en utilisant une chaise trouvée dans la cuisine.  «Jamais nous n’aurions pensé être capables de faire cela, mais notre vie en dépendait», soutient M. Viens. Ils sont parvenus à descendre l’échelle.  «Je ne peux pas croire que j’ai été capable de monter des étages et de descendre dans une échelle», confie Louisette Viens. Son conjoint est convaincu que le fait de s’être réfugié sur le balcon leur a sauvé la vie. «La fumée était tellement toxique, on était à quelques minutes d’en rester là», dit-il. M. et Mme Viens saluent le travail accompli par les pompiers de Châteauguay. Ils faisaient d’ailleurs des démarches cette semaine pour retrouver le pompier qui les a sauvés afin de le remercier personnellement.

Les deux s'estiment chanceux puisque leurs enfants demeurent tous à Châteauguay et qu’ils peuvent compter sur eux en ces temps difficiles, ce qui n’est pas le cas de plusieurs locataires de l’immeuble. Ils sont d’ailleurs hébergés chez leur fils. Le hasard a aussi fait en sorte qu’il était déjà prévu qu’ils déménagent en mai prochain au nouveau complexe pour retraités Vice Versa à Châteauguay. Comme plusieurs meubles sont imprégnés de l’odeur de fumée, ils repartiront à neuf. «Nous serons comme de nouveaux mariés qui entrent dans leur premier appartement», illustre M. Viens.

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