chronique

Un dollar faible: bon pour l’économie, mais pas pour les consommateurs

le jeudi 27 juin 2019
Modifié à 7 h 55 min le 27 juin 2019

Par René Vézina Depuis le début de l’année, la valeur du dollar canadien demeure faible. Il reste confiné dans les bas-fonds, son taux variant entre 74 et 76 cents US. Concrètement, cela signifie qu’il faut débourser environ 1,33$ pour 1$ US (avant commission). Et c’est pire avec l’euro, dont la valeur est de 1,52$. Et rien n’indique que la donne changera à court terme. Pourtant, cette situation n’est pas mauvaise pour notre économie et fait même le bonheur des politiciens. Un dollar faible stimule nos exportations, rendant nos produits plus attrayants sur les marchés étrangers du fait qu’ils coûtent moins cher. Si vous exportez vers les États-Unis une planche dont le coût est de 1$, elle ne vaudra que 75 cents une fois rendue à destination. Cette baisse de la valeur de notre dollar profitera aussi aux entreprises qui désireront bénéficier de l’accord de libre-échange que le Canada a signé avec l’Europe. Toutefois, nous ne tirons pas pleinement avantage en matière d’exportation, en raison de notre déficit commercial. Le Canada importe plus qu’il exporte. Une situation qui tend à changer cependant. En mars dernier, le déficit commercial se chiffrait à 2,3 G$ pour s’établir à 966 M$ en avril, soit la baisse la plus significative enregistrée depuis octobre 2018. La faiblesse de notre dollar est aussi bénéfique pour l’industrie du tourisme. Pour les voyageurs provenant de l’étranger qui viennent visiter notre pays, cela représente une véritable aubaine. Ils profitent de leurs vacances à faible coût. Mais à l’inverse, si vous avez l’intention de voyager à l’extérieur, votre pouvoir d’achat est réduit. Il suffit de sortir du Canada pour s’en rendre compte. Planifier deux fois plutôt qu’une son budget avant de s’envoler vers d’autres cieux n’est pas superflu. Il en est de même si vous faites vos achats sur des sites situés à l’extérieur du pays, dont aux États-Unis. Si le produit est offert à 1$, il vous en coûtera 1,33$. Là aussi, le pouvoir d’achat s’en trouve diminué. C’est le consommateur qui en paye le prix. Pour le moment, il n’y a pas d’espoir de voir une amélioration à court terme. Peut-être assisterons-nous à une baisse du taux d’intérêt aux États-Unis d’ici le mois d’août, ce qui serait bénéfique pour notre dollar. Quant à la vigueur de l’euro, rien ne semble vouloir l’ébranler, sauf peut-être d’éventuelles turbulences autour du Brexit, de l’Italie et autres sujets de discorde. Mais en attendant, il faut se résigner à trouver cher ce qu’on achète à l’étranger ou de l’étranger. (Propos recueillis par Gravité Média) NDLR: La chronique de René Vézina fait relâche en juillet. Elle sera de retour en août. Entretemps, vous pourrez lire chaque semaine le chroniqueur judiciaire Claude Poirier.

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