Sports

Un record personnel avant un accident majeur

le mercredi 21 octobre 2020
Modifié à 13 h 18 min le 19 octobre 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Après avoir accompli un tour de force dans sa carrière de jockey, Shannon Beauregard, qui a remporté sa 900e course sur la piste de Assiniboia Downs à Winnipeg en août, visait déjà les 1 000 victoires. Son rêve a toutefois été brusquement assombri par un accident majeur. Le 18 septembre, Shannon Beauregard, qui a grandi à Sainte-Martine, se trouvait en troisième position dans une course à la piste Century Mile à Edmonton quand son cheval est tombé et l’a projetée au sol, raconte sa sœur Angela Beauregard, sur une page GoFundMe. La jockey a souffert de plusieurs blessures, dont l’éclatement du pelvis et des fractures à la hanche et au coccyx. [caption id="attachment_91981" align="alignnone" width="444"] Photo: GoFundMe[/caption] «Elle ne sera même pas en mesure de considérer la possibilité de marcher à nouveau avant trois mois», dit-elle. À ce jour, plus de 23 000$ ont été amassés pour soutenir la jockey. Peu avant cet événement tragique, Shannon Beauregard, s’est entretenue avec Le Soleil de Châteauguay au sujet de sa carrière.
«J’ai été blessée si souvent que chaque étape en est une excitante!» -Shannon Beauregard
Une route difficile vers le succès La route vers cet accomplissement de taille n’a pas été facile pour la femme de 38 ans qui savait qu’elle deviendrait jockey à l’enfance. La révélation s’est faite lorsqu’elle avait 5 ans, après avoir écouté le film L’étalon noir, se souvient-elle. Toutefois, elle a dû faire preuve de patience pour monter son premier cheval à l’âge de 12 ans, faute d’opportunité. Mme Beauregard raconte qu’elle n’a jamais cessé de planifier son rêve pendant ce temps. Elle a appris à chevaucher à Ormstown, avec Bob Rice, qui l’a prise sous son aile avant de pouvoir commencer à courser sérieusement. C’est ensuite avec l’entraîneur Joe Kaswatum à Saskatoon. «Quand j’ai commencé, je ne pouvais me payer un appartement près des pistes de course, alors j’allais chez des amis pour pouvoir monter quelques jours par semaine», raconte-t-elle. À un certain point, la situation de Mme Beauregard est devenue un défi mémorable. «Quelqu’un m’avait prêté une roulotte, mais je ne pouvais me permettre ni l’eau ni l’électricité», confie-t-elle en riant. Elle ajoute que ces difficultés en valaient la peine. «Ça m’a rendue plus forte. Je pouvais faire ce que je voulais», exprime-t-elle. Victoire symbolique Shannon Beauregard a remporté sa 900e victoire pour l’entraîneur Tom Gardipy. «C’est le premier qui m’a vraiment donné ma chance», partage-t-elle. Elle se souvient que quand elle l’a rencontré, en 2004, elle venait d’obtenir sa licence de jockey à Vancouver et s’est rendue à Winnipeg pour s’entraîner davantage. Elle a d’abord dû franchir plusieurs étapes, dont celle d’œuvrer en tant que cavalière d’exercices. Mme Beauregard explique également qu’en tant que jockey, il n’est pas possible d’avoir son propre cheval, il faut plutôt les monter pour des écuries. «Si tu n’es pas partie prenante de ce monde ou que tu n’y as pas grandi, il faut tout apprendre, ç’a été mon cas», relate-t-elle. Rare femme Remporter 900 courses n’est pas un record dans le monde du jockey, affirme Shannon Beauregard, mais ce l’est pour une femme dans ce sport. Seulement quatre d’entre elles au Canada ont réussi cet exploit. «C’est un sport vraiment dominé par les hommes. À Winnipeg, dans les courses, il n’y a que moi et une autre femme parmi 10 cavaliers. Souvent, je course seule parmi eux», laisse-t-elle savoir. Elle admet que c’est un défi et qu’elle doit s’entraîner ardemment pour être aussi forte que les hommes lors des compétitions.