Hockey

Une équipe de hockey féminine à 100 %

le mardi 03 mars 2020
Modifié à 14 h 03 min le 03 mars 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Depuis le début de la saison de hockey, une équipe entièrement composée de filles joue dans l’Association de hockey mineur de Mercier. L’entraîneuse et initiatrice des Braves Roses, Nathalie Déry, veut inciter les filles à pratiquer ce sport qu’elle adore, mais aussi faire tomber les préjugés qui perdurent face au hockey féminin.  Une dizaine d’années après les médailles d’or olympiques raflées en hockey féminin par la Châteauguoise Kim St-Pierre, la partie n’est pas encore gagnée. La Merciéroise Nathalie Déry et l’Association de hockey mineur de Mercier ont fait le test de créer une équipe féminine de niveau novice cette année pour voir s’il y avait un intérêt. Rapidement, ils ont pu réunir 12 filles (dix de Mercier, une de Kahnawake et une de Beauharnois) pour composer l’équipe. Parmi elles, certaines avaient déjà joué avec les garçons, mais avaient abandonné par la suite. «Chez les filles, souvent, le côté social est très important dans une équipe. Elles ne veulent pas se sentir exclues», souligne l’entraîneuse qui en sait quelque chose. Elle-même a joué longtemps avec les gars quand elle était plus jeune. «Avec les garçons, pour moi c’était correct. J’ai continué parce que le jeu me passionnait», explique celle qui a joué dans la Ligue canadienne de hockey féminin, plus haut niveau chez les femmes. Portes ouvertes populaires Les Braves Roses ont organisé une journée portes ouvertes au début du mois de février pour offrir à des filles de 3 à 9 ans d’essayer ce sport. La réponse a été au-delà des attentes de l’équipe. Une cinquantaine de sportives ont répondu à l’appel. Policière à Châteauguay et gardienne de but, Jenny Lavigne faisait partie de la vingtaine de femmes entraîneuses présentes à cet événement. Mme Lavigne a aussi joué dans la Ligue canadienne de hockey féminin et a évolué avec les garçons lorsqu’elle était enfant. «Je m’entendais bien avec les garçons, mais je sais que pour beaucoup de filles ça n’a pas été facile. C’est génial de leur offrir la possibilité d’essayer le sport», croit Jenny Lavigne. Des préjugés à faire tomber Si Mme Déry est contente de voir l’engouement autour de son équipe féminine, elle confie qu’il y a encore des barrières sexistes à faire tomber dans ce milieu majoritairement masculin. «Il y en a qui ont dit qu’on vole du temps de glace», déplore-t-elle. Des parents hésitent aussi à inscrire leur fille dans une équipe féminine selon la Merciéroise. «Il y a encore la mentalité que si elle joue dans une équipe de filles, elle ne se développera pas autant qu’avec les garçons, mais pourtant ce n’est pas vrai», affirme la hockeyeuse. L’importance des modèles Depuis le début de la saison, Nathalie Déry multiplie les occasions pour les joueuses de rencontrer d’autres hockeyeuses de tous les niveaux. «Elles ont peu de modèles féminins. Ma fille me demandait : maman pourquoi on ne voit jamais les filles jouer à la télévision ? J’ai la chance d’en côtoyer parce que je suis dans le milieu, mais ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre elles», souligne Mme Déry. Les efforts de l’entraîneuse sont appréciés par Suzan de Champlain, maman d’une des Braves Roses. «Elle les encourage toujours pour ne pas qu’elles perdent la flamme qu’elles ont pour le hockey. Elle leur fait vivre sa passion et nos filles en sont incroyablement heureuses», souligne-t-elle. Les meilleurs partisans La bonne humeur et la passion que Nathalie Déry essaie de transmettre aux joueuses se ressent aussi chez les parents. Lors du Tournoi provincial féminin de Lanaudière en janvier, les Braves Roses ont reçu le trophée de l’équipe ayant les meilleurs partisans. «Ça n’a pas été facile pour les filles au niveau du score, mais elles étaient de bonne humeur. Elles chantaient dans les corridors. Les parents ont embarqué aussi», se souvient Mme Déry. Lorsqu’elles ont reçu le trophée, les Braves Roses étaient aussi contentes que si elles avaient gagné le tournoi. «Elles se sentaient comme des championnes. Elles étaient vraiment fières», raconte-t-elle.