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Une lettre du fédéral lui apprend son propre décès

le mercredi 20 mars 2019
Modifié à 14 h 53 min le 20 mars 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

L’homme d’affaires Daniel Allaire serait présumément mort mais il est loin d’être enterré. Du moins, Gravité Média l’a rencontré en chair et en os, mardi après-midi, à son bureau d’entreprise du boulevard Mgr Langlois à Salaberry-de-Valleyfield. Le Campivallensien âgé 44 ans a appris avec stupéfaction dans une lettre envoyée récemment par l’Agence de revenu Canada qu’il était décédé. Une note de crédit expédiée en date du 14 février portait l’inscription du destinataire dans la partie supérieure gauche : Succession de feu Daniel Allaire. Le principal concerné n’a pas vu la bourde administrative immédiatement et c’est seulement en communiquant avec son comptable que le propriétaire du commerce «Docteur du Pare-Brise Valleyfield» a réalisé qu’il ne pouvait plus accéder à son dossier en se référant à son numéro d’assurance sociale. «C’est en pliant la lettre pour la replacer dans l’enveloppe que j’ai constaté l’erreur dans l’entête. Je me suis posé toutes sortes de questions», raconte M. Allaire. Parcourant le web avec l’aide de Google, il a pu découvrir qu’un homme de 76 ans du nom de Daniel Allaire est décédé le 18 décembre 2018 à Longueuil. Le Campivallensien Daniel Allaire a cru alors qu’il avait probablement trouvé la source de cette bévue mais il n’était pas au bout de ses peines. Malgré l’envoi d’un courriel et deux appels téléphoniques pour effectuer une identification d’urgence, le demandeur a pu apprendre qu’il pourrait attendre jusqu’à 11 semaines avant que son dossier soit traité. Lors d’une conversation avec une employée de Revenu Canada, M. Allaire a demandé s’il était possible d’obtenir une copie de son avis de décès (!!!). L’interlocutrice a évidemment cru à une blague pour ensuite se rendre compte du problème sérieux. Daniel Allaire s’est adressé au bureau de la députée fédérale du comté de Salaberry-Suroît, Anne Quach, afin de vérifier s’il y avait moyen d’accélérer le processus menant à une résolution du dossier. Il devait avoir des réponses lundi en fin d’après-midi lors d’une rencontre avec la députée du Nouveau Parti Démocratique. Entre temps, M. Allaire doit vivre avec plusieurs interrogations. «Est-ce que mon passeport est valide? Je serai reçu de quelle façon aux douanes américaines si je tente de traverser la frontière? Mon retour d’impôt personnel sera retardé pendant combien de temps? Quel sera l’impact fiscal sur ma compagnie?» Voilà autant de questions auxquelles le «mort vivant» souhaite avoir des éclaircissements plus tôt que tard.