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Une mère s’inquiète pour son fils toxicomane pris en charge par la DPJ

le vendredi 24 mai 2019
Modifié à 16 h 08 min le 24 mai 2019
Par Valérie Gagnon

vgagnon@gravitemedia.com

Une mère de la région ne croit pas que son adolescent avec un problème de consommation de drogue soit en sécurité sous la tutelle de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse). Il y a près d’un an, le jeune âgé de 13 ans était un être très actif. Antoine* a commencé à consommer des drogues de toutes sortes quelques mois après ses débuts à l’école secondaire. Ne savant plus quoi faire pour sortir son fils de ces déboires, Annie* a demandé l’aide du CLSC. L’organisme juge que le cas d’Antoine est trop lourd, donc la réfère à la DPJ. « Antoine faisait de la trottinette. C’était un antidrogue, anti-cigarette. C’était un sportif, un TDAH très sportif. Il n’a jamais manqué de nourriture, tout est propre chez moi, c’est juste qu’il s’est laissé influencer », raconte-t-elle. Après la première thérapie d’Antoine, tout allait bien parce qu’il ne consommait plus. La DPJ a décidé de clore le dossier, mais Annie avait des craintes. « Résultats : trois mois après, il a fait une grosse rechute et une fugue parce qu’il ne voulait pas que je sache ce qu’il faisait. » Antoine s’intoxiquait avec du xanax, de la cocaïne et du MDMA (ecstasy) en plus du cannabis qui circulent à l’école, déplore sa mère. La réouverture de son dossier à la DPJ a été nécessaire, mais ce n’était pas la même travailleuse sociale qui a pris en charge son cas. « J’ai dû les (intervenants de la DPJ) appeler pour leur dire que mon fils se cherchait de la drogue, déplore-t-elle. Les portes du foyer d’accueil où ils l’ont placé ne sont pas barrées et mon fils peut sortir comme il veut. Je revendique que la DPJ manque d’écoute. Il y a des règles qui ne marchent pas. Mon fils est obligé de passer par le foyer de groupe pour montrer qu’il n’est pas capable et s’il n’est pas capable; il s’en va en centre de réadaptation. […] C’est du gros n’importe quoi pendant que l’enfant se met en danger. » Du cas par cas Pourquoi ce n’est pas le même intervenant qui reprend en charge le cas d’un enfant en difficulté lorsqu’il y a récidive? Marie-Josée Audette, directrice adjointe du programme jeunesse – services psychosociaux dans la communauté et partenariat au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est qui gère la DPJ en Montérégie, renseigne que si l’intervenant est connu de la famille et qu’il est disponible, l’enfant sera suivi par celui-ci. « Il y a différentes étapes dans un processus de protection. […] On va avoir d’abord un signalement. Si la situation fait l’objet d’une rétention, qu’on a suffisamment d’informations pour être inquiet et qu’on a besoin d’aller plus loin, on va faire une évaluation et on va déterminer si on doit ou pas offrir des services et si la protection de la jeunesse va demeurer dans leur vie. » Dans les cas de toxicomanie, chaque situation est différente, soutient-elle. Les interventions sont évolutives et adaptées aux besoins du jeune, fait-elle part. Quand les centres de réadaptation barrent-ils leurs portes? « Avant de prendre la décision de barrer les portes; nous ne sommes pas dans un contexte de prison. [...] Quand on va dans les milieux où les portes sont barrées, c’est vraiment parce que ça correspond au besoin du jeune. On ne passe pas à cette étape-là dans un premier temps à moins d’avoir une certaine assurance que c’est exactement le besoin que le jeune nécessite », laisse entendre M. Audette. *Prénoms fictifs