chronique

Une MRC de la région bien placée pour la suite des choses

le mercredi 13 novembre 2019
Modifié à 7 h 40 min le 13 novembre 2019
«Des évolutions de population contrastées»… C’est ainsi que commence le texte qu’a fait paraître il y a quelques semaines l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur les perspectives démographiques des MRC d’ici 2041. Et le contraste est évident entre les régions: un peu comme les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent, les MRC qui se trouvent déjà en bonne position vont se renforcer alors que celles qui souffrent vont continuer à décliner, faute de renouvellement de leur population.
Et la MRC de Roussillon, qui regroupe les municipalités de Candiac, Châteauguay, Delson, La Prairie, Léry, Mercier, Saint-Constant, Saint-Isidore, Saint-Mathieu, Saint-Philippe et Sainte-Catherine, fait partie de celles qui peuvent espérer bien s’en tirer.
Il faut toujours être prudent avec les prévisions détaillées, mais les tendances, elles, sont souvent plus faciles à déceler. C’est ainsi qu’on peut interpréter l’analyse de l’ISQ. Si ces tendances se maintiennent, la population de 60 des 104 MRC québécoises sera supérieure en 2041 à ce qu’elle était en 2016. Les autres, au contraire, seront en train de fléchir. En gros, ce sont d’abord les banlieues de Montréal et de Québec qui sont bien positionnées, avec au premier chef les MRC de Mirabel et de la Rivière-du-Nord, au nord de Montréal, dont les populations devraient augmenter respectivement de 45 et 34%. Du côté de Québec, la MRC de la Jacques Cartier devrait elle aussi prospérer avec une progression de 26 . La MRC de Roussillon ? D’après les projections de l’ISQ, la hausse devrait atteindre 22%, nettement au-dessus de la moyenne québécoise de 13,7%. De quoi conforter les citoyens, parce que cette consolidation assure le maintien des services et la vitalité des communautés. C’est plus problématique pour les MRC de l’Est du Québec, tant du côté de la Côte-Nord, du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie. Leurs populations risquent de s’effriter. Les services aussi. Quand la Caisse populaire, le bureau de poste et le supermarché ferment, l’école primaire finit par suivre et les jeunes familles quittent. La spirale est meurtrière. C’est pourquoi il faut considérer comme prioritaire l’enjeu démographique au Québec. Se réjouir de la vigueur des milieux urbains, sans doute: ils servent de locomotives et on ne doit pas freiner leur élan. Mais on doit aussi se préoccuper de ce qui arrive en régions plus éloignées, pour ne pas voir se réaliser la prophétie de ceux qui annonçaient il y a 30 ans un Québec «cassé en deux». C’est la responsabilité de nos dirigeants. Espérons qu’ils y sont sensibles.