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Une petite grenouille pourrait peser lourd sur les champs Perras à Beauharnois

le mercredi 16 octobre 2019
Modifié à 14 h 14 min le 16 octobre 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

La rainette faux-grillon, une petite grenouille en voie d’extinction, constitue un enjeu du développement d’un vaste espace vacant connu comme les champs Perras à Beauharnois. Un groupe de promoteurs a fait une offre d’achat formelle à la propriétaire du terrain estimé à plus de 20 M $ par la municipalité en 2017. Elle a finalement tombé à plat. Questionné sur le sujet à l’assemblée publique du conseil de Beauharnois d’octobre, le maire Bruno Tremblay a réfuté que l’augmentation de taxes de 15 % en 2019 ou un investissement dans les infrastructures y soient pour quelque chose comme le mentionnait Patrice Robitaille, co-porte-parole du nouveau groupe Action Beauharnois. «Vos sources de renseignements se tiennent trop près de la SQDC. C’est absolument pas ça qui s’est passé», a réagi le premier magistrat. «Des investisseurs avaient un «due diligence» pour acheter ces terrains-là et ils ne sont pas arrivés à leur finalité. Ce n’est pas une question d’infrastructure ou quoi que ce soit de la part de la ville. Le projet a avorté de la part de ces gens-là, tout simplement», a signifié Bruno Tremblay. «Il y avait une vérification à faire au niveau des grenouilles, a-t-il précisé. Ça ne dépend pas de la Ville, on appelle ça le ministère de la Faune et de l’Environnement. Ils ont demandé une extension de délai à la propriétaire des terrains. Elle ne l’a pas accordée. Ils ont décidé de fermer les livres.» En entrevue, mercredi, le maire Tremblay a précisé que l’offre d’achat était conditionnelle à un audit préparatoire à réaliser dans un certain laps de temps. La présence ou non de la rainette faux-grillon devait être étudiée. Le maire a précisé qu’il s’agissait d’un élément parmi d’autres à examiner. «Il y a plusieurs vérifications techniques à effectuer. L’ancienne voie ferrée est entre autres à considérer», a-t-il noté. Rainette et tribunal Si la rainette s’avérait présente, le développement pourrait être moins important que prévu. Ottawa a émis en juin 2016 un décret d’urgence pour protéger la rainette faux-grillon de l’Ouest à La Prairie. La présence du batracien sur un terrain dans cette ville a freiné un promoteur immobilier. Groupe Maison Candiac a vu son projet amputé de 353 unités sur 1727, selon le journal Le Reflet. L’entreprise a tenté de faire invalider le décret en justice. La Cour fédérale lui a donné tort en juin 2018. Le litige se poursuit en appel. Nouveau promoteur Selon Bruno Tremblay, le terrain Perras est toujours convoité. «Un nouveau promoteur s’est pointé», a-t-il fait part. La période d’audit préparatoire accordée s’étend jusqu’à la fin du mois d’octobre. La Ville est au courant en raison des démarches entreprises auprès de ses services, a noté le maire. 1200 portes Un éventuel développement devra respecter les nouvelles normes de densité de la CMM. «On parle d’environ 1200 portes, tout dépendant des zones de conservation et de bassin de rétention. Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte», souligne le maire.