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Une prof fait aimer le français «en crime» à l'école Louis-Philippe-Paré

le vendredi 03 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 03 février 2017
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Le français n’est généralement pas la matière préférée des adolescents, reconnaît Valérie-Kim Dagenais. Pour déjouer la tendance, cette enseignante de la langue de Molière mise sur le thème du crime.

Jeudi, l’auditorium de l’école secondaire Louis-Philippe-Paré était transformé en scènes de meurtre et d’incendie suspect. Ce, avec la contribution de policiers et de pompiers de Châteauguay. Ils ont collaboré à la rédaction des scénarios et la mise en place des décors. Du réel : le Service de sécurité incendie a fourni une cuisine brûlée dans le cadre d’un exercice. Cuisine fabriquée par des élèves en charpenterie-menuiserie de l’École de formation professionnelle de Châteauguay voisine de «LPP».

Les 128 élèves de troisième secondaire du programme international à qui Mme Dagenais enseigne ont scruté les lieux en petits groupes tout au long de la journée.

«Les élèves jouent le rôle d’enquêteurs, de photographes, de techniciens en pièces à conviction. Ils ont des empreintes de pas et des empreintes digitales à identifier. Ils doivent trouver des indices et élucider les crimes», explique-t-elle. Policiers et pompiers sur place guident les jeunes.

Après leur enquête, les élèves sont appelés à rédiger un texte dans lequel ils détaillent ce qui s’est produit selon eux. Un peu à la manière de Columbo résolvant un crime à la fin d’une investigation, fait part Valérie-Kim Dagenais.

Du concret

Outre cette mise en scène, celle-ci a inscrit au programme de l’année, le procès d’un personnage de roman, une visite de la prison de Trois-Rivières et une présentation de la pièce de théâtre <@Ri>La Souricière<@$p> à Montréal.

«C’est une façon de les intéresser, de les accrocher.  En français, on est beaucoup dans la pensée. J’avais envie de faire vivre aux élèves quelque chose de plus concret», exprime Mme Dagenais, qui propose son programme policier depuis quatre ans. Et, selon les témoignages, la cible est atteinte. «Des anciens me parlent encore de cette activité. Chez certains, ça a allumé une lanterne pour leur choix de carrière», apprécie-t-elle. Notamment, une ancienne élève lui a fait part que ça lui avait donné le goût de devenir policière.

Des élèves ont dit :

«Je trouve ça enrichissant et intéressant. C’est différent. Je me sentais dans la peau d’une policière.»

Emilie Roy

«C’est full intéressant. Ça permet de savoir si on aime les enquêtes policières.»

Marie Sektimenko

«Ça fait changement des cours de grammaire. C’est original.»

Lili Jodoin

«J’ai retenu que les policiers ont un grand travail à faire pour trouver des indices. C’est une très belle expérience.»

Aya Ajridi

«J’ai vraiment apprécié. C’est nouveau comme expérience. C’est intéressant de participer à quelque chose qu’on ne voit pas tous les jours.»

Dris Boumertit

Ils ont dit :

«C’était une première expérience pour le Service de sécurité incendie et nous sommes vraiment heureux. On fait découvrir aux élèves qu’on peut être enquêteur au niveau des pompiers. C’était une grosse journée. On est là depuis 7h ce matin.»

Bernard Boyer, inspecteur en prévention incendie

«Je trouve ça intéressant. Ça suscite des réflexions. Ils essaient de faire des liens. Ça les porte à réfélchir.»

Nadia Grondin, agente à la prévention jeunesse et aux relations média