Culture

Une touche de la nation mohawk de Kahnawake illumine une rue de Montréal

le mercredi 23 décembre 2020
Modifié à 9 h 00 min le 23 décembre 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Les lumières traditionnelles des Fêtes ont été réinventées cette année sur la rue Peel, à Montréal, afin de refléter et honorer l’histoire millénaire de la Ville avec les premières nations «qui ont habité ces lieux avant nous». La collaboration du conseil de bande de Kahnawake a été demandée pour donner vie à ce projet.  [caption id="attachment_96918" align="alignnone" width="2560"] Le clan du loup, rue Peel. (Photo Michel Thibault)[/caption] La tortue, le loup et l’ours qui illuminent l’une des artères les plus occupées de Montréal, lieu d’une découverte archéologique majeure à l’été 2018, sont plus que des décorations festives créées par l’atelier ISM Art et design est derrière les œuvres. Ils sont respectivement les symboles de la persévérance, la loyauté et la force, qui ont une grande importance dans la culture autochtone en Amérique. Ils représentent les origines du clan iroquois Rotinonhsión:ni, comme relaté par la communauté mohawk de Kahnawake. «On leur a demandé s’ils pouvaient nous raconter leur histoire et nous expliquer la symbolique des animaux qui représentent les trois clans de la nation mohawk», fait savoir Cristina d’Arienzo, instigatrice du projet avec la SDC du centre-ville de Montréal, par voie de communiqué. L’emplacement des lumières est précisément à l’endroit où des milliers d’objets fabriqués par les Iroquois du Saint-Laurent ont été dénichés il y a deux ans.
«Ce projet s’inscrit dans l’objectif de réconciliation de la ville de Montréal. Il s’agit de travailler directement avec les Premières Nations pour mettre de l’avant l’histoire millénaire du territoire de l’île.» -Aurélie Arnaud
Aurélie Arnaud, conseillère en relations gouvernementales et municipales ainsi que responsable du dossier de la stratégie de réconciliation auprès de la ville de Montréal, explique qu’une rencontre avec des chefs du conseil de bande de Kahnawake a été organisée, afin de «mieux orienter le projet en lui donnant une assise culturelle plus forte». «Plutôt que de prendre la parole à leur place, on voulait s’assurer que les Premières Nations soient informées du projet et que celui-ci corresponde au message qu’ils voulaient envoyer», ajoute-t-elle. Nation à proximité Kahsennenhawe Sky-Deer, l’une des cheffes du conseil de bande, considère que les installations sont «une opportunité très intéressante de permettre aux gens d’en apprendre plus sur notre communauté, l’histoire et l’origine des clans». «Notre nation se trouve juste à côté, à la sortie du pont Mercier, de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, et pourtant, peu de gens connaissent notre histoire», souligne-t-elle. Les animaux affichés dans un rectangle lumineux évoquent la forme que l’on retrouve sur la ceinture de Hiawatha, symbole de la confédération iroquoise. Les installations sont munies de codes QR qui mènent les visiteurs sur des plateformes informatives, lorsque numérisées avec un téléphone intelligent. À propos des animaux totems - Les individus issus du clan de la Tortue (Rotiniahton) sont les fondateurs de la nation mohawk, car selon l’histoire de la Création, l’origine de la Terre aurait commencé sur le dos d’une tortue; - Les personnes issues du clan de l’Ours (Rotihskarè:wake) sont connues pour avoir acquis les connaissances sur la médecine naturelle et traditionnelle. Ils sont également connus pour adopter des personnes qui ne sont pas nées dans un clan spécifique, mais qui ont réussi à passer à travers un processus pour obtenir un «accroché autour du cou»; - Les personnes issues du clan du Loup (Rona’thahion:ni) sont connues pour être des personnes ayant des facilités en langue et en culture et possédant des connaissances sur les chansons et les cérémonies qui sont encore pratiquées aujourd’hui. (Source: montrealcentreville.ca)