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COVID-19

Vaccin : 7,1 % de refus parmi le personnel des CHSLD de la Montérégie

le mardi 19 janvier 2021
Modifié à 12 h 58 min le 19 janvier 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Si certains s’inquiétaient d’un taux de refus élevé parmi une frange du personnel de la santé, les données démontrent plutôt un très haut taux de vaccination au sein des travailleurs des CHSLD de la Montérégie.  Article d'Ugo Giguère, La Presse canadienne, Initiative de journalisme local D’après des données obtenues auprès de la direction de la santé publique de la Montérégie, à peine 7,1 % du personnel soignant des CHSLD a refusé jusqu’ici de recevoir une première dose de vaccin. Ce taux déjà faible pourrait même s’effriter davantage, puisque les travailleurs ayant préféré attendre auront une nouvelle chance d’être vaccinés au cours des prochaines semaines. Une nouvelle ronde de rendez-vous devrait s’ouvrir pour inoculer les travailleurs de la santé qui n’étaient pas disponibles au moment de la première vague de vaccination ou qui auraient refusé le vaccin au départ et qui ont changé d’avis depuis. Pour Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et expert en virologie, il s’agit d’un pourcentage de refus «très faible» et donc «très encourageant» en vue d’une campagne de vaccination à grande échelle. «Le chiffre magique dont on parle souvent, c’est 70 %, donc un peu plus des deux tiers» d’une population inoculée afin d’obtenir une immunité collective, explique M. Barbeau. Il ajoute que certains sondages menés par le gouvernement semblaient laisser présager un taux d’attraction pour le vaccin dans les mêmes eaux au sein de la population. Le résultat préliminaire de l’opération de vaccination en Montérégie représente donc une agréable surprise. Informer avant tout Benoit Barbeau reconnaît que certaines personnes sujettes à des réactions allergiques sévères pourraient avoir une raison valable de ne pas recevoir le vaccin. Le fabricant Pfizer avait d’ailleurs mis en garde que certaines réactions avaient été observées dans de rares cas lors des essais cliniques. Il ne s’agit toutefois que d’une catégorie de personnes très restreinte. Par ailleurs, le virologiste soutient qu’il est important de ne pas pointer du doigt ou de marginaliser les gens qui expriment des craintes face au vaccin. L’expert mentionne que la désinformation peut se propager rapidement sur les réseaux sociaux et entretenir de fausses croyances chez plusieurs. Pour Benoit Barbeau, il faut plutôt prendre le temps de discuter et de répondre aux questions des personnes craintives. «La technologie de Pfizer et de Moderna, c’est tout simplement une molécule inerte, l’ARN. Le simple but de cette molécule-là, c’est de faire en sorte que vous allez produire de la protéine qui ressemble au virus, donc vous n’avez aucune chance de produire le virus lui-même», explique l’expert de l’UQAM. «Ça devrait nous réconforter parce qu’on n’a pas d’agents viraux ou d’agent quelconque qui va pouvoir se reproduire dans notre corps quand on va recevoir le vaccin. C’est quelque chose qui va tout simplement être appelé à disparaître», renchérit-il. La vaccination progresse L’opération de vaccination sur le territoire de la Montérégie progresse rondement. Dès la semaine prochaine, on va entreprendre la vaccination du personnel des résidences pour personnes âgées (RPA). Le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait déjà annoncé en conférence de presse que les résidants de ces établissements seraient vaccinés à compter du 25 janvier. Les résidants et le personnel des CHSLD de la Montérégie ont déjà reçu une première dose. Une première étape qui a pris fin jeudi dernier. Selon la direction régionale de la santé publique, les résidants des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF) ainsi que le personnel doivent recevoir leur première dose cette semaine. Parallèlement, le reste du personnel de la santé et des services sociaux est invité à se rendre, sur rendez-vous, à l’un des quatre centres fixes de vaccination situés à Saint-Hyacinthe, Candiac, Longueuil et Brossard. On prévoit avoir inoculé une première dose à tout le personnel de soin des CHSLD, des milieux hospitaliers, de première ligne et du soutien à domicile au cours de la semaine du 1er février.